d'Emmanuel Bove

= Le meurtre de Susy Pommier
= Un Raskolnikoff
= La toque de Breitschwanz

Éditions EST - Samuel Tastet Éditeur 2018

Emmanuel Bove, né Emmanuel Bobovnikoff le 20 avril 1898 à Paris d'un père juif russe et d'une mère luxembourgeoise, est un écrivain français. Il a vécu à Paris, en Suisse, en Angleterre, en Autriche, avant de se fixer à Paris.
A l'âge de 14 ans, il décide de devenir écrivain.

Bove 2.jpeg En 1921, il part à Vienne avec sa femme, et commence à écrire ses premiers romans sous le nom de Jean Vallois. En 1922, il revient à Paris.
En 1923, Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier, il lui apporte alors Mes Amis dont la publication en 1924 sera un succès. Il publiera ensuite régulièrement des romans et nouvelles.
A partir de 1940, dans la France occupée, il refusera toute publication.
En 1942 il partira pour Alger. Il y écrira ses trois derniers romans.
Il reviendra en France où il mourra en 1945 des suites d'une maladie infectieuse contractée à Alger.

1) Suzy Pommier est une jeune actrice qui commence à compter dans le milieu artistique. Elle est belle et est excellente comédienne. Elle vient de terminer le tournage d'un film dont elle est la principale interprète, et assiste, bien vivante, au début de l'histoire, à la Première du film. Le tout Paris est présent. Le film se termine part son assassinat dans une baignoire.
L'assistance lui fait un triomphe.
La nuit passe. Le lendemain matin, l'actrice est retrouvée morte dans sa baignoire, comme si l'assassin dans la vraie vie, avait voulu rejouer la scène du film. Plusieurs personnes seront suspectées. C'est le « Paris Spectacles ».

2) Changarnier, jeune homme mal dans sa peau, mal vêtu, mal dégrossi, erre dans les rues de Paris alors qu'il neige, en compagnie de sa petite amie Violette, qu'il rudoie à tout bout de champ.
Dans la nuit, de troquets encore ouverts, en rues froides et désertes, il déraisonne, malmène sa compagne, se perd en lui-même, se fera arrêté puis relâché faute de preuve pour un larcin qu'il n'a pas commis, une errance vide de sens, et de chaleur, malgré Violette qui tient à lui, et malgré des rencontres qu'il rejette violemment … C'est le « Paris interlope  ».



3) Une dame bien sous tous rapports, Ernestine Godel, arrive dans un commissariat de Marseille pour signaler la disparition de sa sœur Marie-Louise, dont elle n'a plus de nouvelles depuis plusieurs jours, ce qui est tout à fait inhabituel.
Cette Marie-Louise vit à Paris avec un mauvais garçon, et a un enfant de quatre ans.
Son compagnon a affirmé au téléphone à Mme Godel que Marie-Louise était partie avec leur fils malade pour une quinzaine de jours à Bandol, afin que l'enfant guérisse. C'est le « Paris du demi-monde  ».

Ces trois histoires sont réunies dans un seul volume. Elles nous font retrouver avec bonheur « l'atmosphère typiquement bovienne » de l'auteur.
Emmanuel Bove a été journaliste, tenant la chronique des faits divers et meurtres. La fréquentation du 36 quai des Orfèvres lui a donné quelques grains à moudre pour écrire certains de ses livres, dont les trois présentés ici. On y retrouve un Paris sombre, sentant le « souffre ». Les gens qu'on y croise sont peu recommandables, prêts à tuer pour tirer le gros lot, sans foi ni loi. L'humanité montrée y est peu humaine. Et en même temps, il n'y a aucun jugement moral, les gens sont ainsi, ils existent, avec leurs qualités et leurs défauts.
Ces histoires interpellent, nous transportent dans des « mondes » inconnus.
Les dialogues se succèdent, rendant ses romans très vivants.
« Il possède cette discrète subtilité ondoyante d'entraîner son lecteur en des méandres apparemment indistincts », comme il est écrit dans la quatrième de couverture.
J'aime lire du Emmanuel Bove, pour l'atmosphère très particulière qui s'en dégage et pour son style. C'est un auteur peu connu, et qui gagne à l'être. J'aime beaucoup.