L'as-tu lu ? "Que ce partage littéraire vous entraîne à ma suite et vous fasse apprécier ou découvrir de nouveaux livres, ceux que j'ai aimé!" Andrée Laporte-Daube 2023-06-28T12:35:35+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:99f739630097cd9959297a3ff06d8794 Dotclear Washington Black urn:md5:17fd0f2324d25ff3e7cc5cc360661468 2020-12-17T16:25:00+00:00 Andrée Laporte-Daube A la une <h3>de Esi Edugyan<br /></h3> <h4>Éditons Folio Poche Févier 2020<br /></h4> <p>Esi Egyan est née à Calgary, en Alberta, Canada, de parents originaires du Ghana .<br /> Elle a étudié la création littéraire à l’Université de Victoria.<br /> Son premier roman « The second life of Samuel Tyne » est publié en 2004 et est finaliste du prix du patrimoine Hurston-Wright en 2005. Malgré des critiques favorables, l'auteur peine à faire éditer son deuxième roman, qu'elle laisse tomber.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Washington_Black_s.jpg" alt="Washington_Black.jpg, déc. 2020" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Washington_Black.jpg, déc. 2020" /> Son troisième roman, écrit pendant trois ans, « 3 minutes 33 secondes » racontant l'histoire de musiciens de jazz dans l'Europe de la seconde guerre mondiale, dont l'un deux sera confronté au nazisme, livre qui sera récompensé de deux prix, le Prix Giller en 2011, le prix Anisfield6Wolf en 2012.<br /> Son quatrième roman, « Washington Black », est publié en 2018. Il reçoit le Prix Giller en 2018.<br /></p> <p>Esi Edugyan nous raconte la véritable odyssée de son héros, Washington Black.<br /> De la plantation où il est né en tant qu'esclave, à La Barbade, à Londres où il aboutira quelques années plus tard, après avoir vécu beaucoup d'aventures, nous suivons « Wash » dans un grand périple semé d'embûches.<br /> L'angoisse est constante, tout au long du livre, que sa vie ne dérape, du fait des rencontres , mais aussi du fait qu'il est recherché par son maître de La Barbade, qui estime avoir droit de vie et de mort sur lui, son esclave, et qui le fait pourchasser par un chasseur de prime qui doit le ramener à son maître, mort ou vif.<br /> Esi Edugyan rend vraisemblable toute cette épopée, grâce au résultat d'un travail de recherche très poussé sur l'époque 1830 et les années qui suivent, dressant un cadre de vie très réaliste et cruel pour ceux qui appartiennent au monde des esclaves.<br /> Tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur, transporté dans une autre époque,<br /> soit entièrement pris dans les nasses de la narration, en empathie totale avec le héros, et n'ai plus envie de lâcher le livre, jusqu'à son épilogue.<br /></p> <p>La traduction de l'anglais au français du livre est excellente.<br /> Un style transparaît, avec une fluidité de la narration, des mots choisis, un sens du conte, en bref, une musicalité de la langue qui m'a porté tout au long de ma lecture.<br /> Un livre à lire, et qui donne envie de découvrir les autres écrits de Esi Edugyan.</p> http://www.lastulu.com/post/Washington-Black#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/249 Les fantômes de Manhattan urn:md5:5bf59d5078a73f580138b0c910ddf73c 2020-09-28T14:54:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de R.I. Ellory<br /></h3> <h4>Le Livre de Poche<br /></h4> <h5>Juin 2019<br /></h5> <p>R. J. Ellory est né en 1965 en Angleterre. Après l’orphelinat et la prison, il devient guitariste dans un groupe de Rythm and Blues, puis se tourne vers la photographie et l’écriture. Il mettra plusieurs années à se faire publier.<br /> En France, le succès sera immédiat avec son roman « Seul le silence », prix Nouvel Obs/BibliObs du roman noir 2009, qui conquiert plus de 500 000 lecteurs.<br /></p> <p>Dans « Les fantômes de Manhattan », l'auteur nous entraîne dans la vie de Annie O'Neill.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Ellory_les_fantomes_s.jpg" alt="Ellory les fantomes.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ellory les fantomes.jpg, mar. 2020" /> Annie tient une petite librairie en plein cœur de Manhattan, que lui ont légué ses parents. La librairie a ses fidèles lecteurs et acheteurs. Annie se contente de cela.<br /> Jusqu'au jour où elle voit « débarquer » dans sa vie deux personnages.<br /> Le premier est un vieux monsieur étrange qui dit avoir connu son père, mystérieusement disparu alors qu'elle était toute jeune. Pour lui prouver que c'est vrai, il lui donne par petits bouts et étalé dans le temps, un texte que ce père aurait écrit.<br /> Le deuxième est un beau jeune homme qui l'intrigue et l'attire.<br /> Ces deux rencontres vont bouleverser sa vie.<br /> Je ne vous en dis pas plus. Je vous laisserai le plaisir de découvrir pourquoi.<br /> R.J. Ellory a un art consommé pour raconter une histoire, il nous amène où bon lui semble, d'une écriture ciselée et enlevée. Lorsqu'on connaît le passé très chaotique qu'il a connu enfant, adolescent, jeune adulte, allant jusqu'à faire de la prison, on ne peut qu'être étonné et admiratif devant le trajet parcouru.<br /> Les mêmes qualités de conteur et d'écrivain, je les avais déjà trouvées dans « Seul le silence », grand roman que j'ai aussi beaucoup aimé.</p> http://www.lastulu.com/post/Les-fant%C3%B4mes-de-Manhattan#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/246 Le cœur de l'Angleterre urn:md5:926556f26a0ea47c662cc70ffcfc1199 2020-04-20T09:54:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>Jonathan Coe<br /></h3> <h4>Éditions Gallimard Août 2019<br /></h4> <p>Jonathan Coe est né en 1961 à Birmingham.<br /> Il a fait ses études à Trinity College à Cambridge. Il a écrit des articles pour le Guardian, la London Review of Books, le Times Literary Supplement...<br /> Il a reçu le prix Femina Étranger en 1995 pour son quatrième roman, Testament à l’anglaise et le prix Médicis Étranger en 1998 pour La Maison du sommeil.<br /></p> <p>Dans « Le cœur de l'Angleterre », Jonathan Coe nous brosse sans complaisance un portrait de l'Angleterre des années d'avant Brexit, jusqu'au Brexit lui-même. De sa plume alerte, il n'épargne rien ni personne. Et c'est jubilatoire.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Jonathan_Coe_7.jpg" alt="Jonathan Coe 7.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jonathan Coe 7.jpg, avr. 2020" /> Il évoque les situations les plus diverses, les années Thatcher avec ses fermetures d'usines, les régions sinistrées, les milieux journalistiques et politiques, leur connivence, les frontières qui s'effacent, les relations personnelles qui se nouent, bravant toute déontologie professionnelle, les partis au pouvoir, travailliste, conservateur, leurs prises de position excessives, leur déconnexion d'une certaine réalité, les familles séparées, recomposées, le mal être profond d'une certaine jeunesse, …..<br /> Du premier gouvernement de coalition en Grande Bretagne aux émeutes de Londres en 2011, du souffle apporté par les Jeux Olympiques de 2011 au référendum sur le Brexit, et à son succès au résultat très serré, l'auteur décrit avec une grande justesse, ces malaises successifs qui ont traversé la société anglaise, divisé les familles, les amis, et aboutit au bout du bout à l'élection de Boris Johnson.<br /> Parfois se trouvent des échappées poétiques, voire mélancoliques, lorsqu’il décrit la campagne anglaise, un moulin au bord d'une rivière, la Provence, ….<br /> Et par dessus tout cela, cet humour si « british », à la fois tendre et corrosif, qui rend la lecture de ce livre si agréable.<br /> Jonathan Coe continue à nous faire partager ses vues sur l'Angleterre avec cet art consommé qui le caractérise.<br /> Je dois même avouer qu'à un moment donné, dans ce roman, je n'ai pu m’empêcher d'avoir un fou rire irrépressible lors d'une scène qui restera à mes yeux si mémorablement drôle ….<br /> Par ces temps de confinement, c'est une belle évasion, et si vous ne l'avez pas encore lu, n'hésitez pas à le faire … vous y passerez du bon temps.<br /></p> http://www.lastulu.com/post/Le-c%C5%93ur-de-l-Angleterre#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/248 Une vérité aux deux visages urn:md5:97fa1560cf5fbeae23c43c89f3fd6755 2020-04-08T08:43:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Policiers étrangers <h3>de Michael Connely<br /></h3> <h4>Éditions Calmann Lévy Noir<br /></h4> <h5>Décembre 2019<br /></h5> <p>Michael Connelly est né en 1956 à Philadelphie.<br /> Journaliste, puis chroniqueur judiciaire, il se mettra à l'écriture, et fera paraître son premier livre policier en 1992, « Les égouts de Los Angeles », où l'on découvre son inspecteur fétiche Harry Bosch, inspecteur au LAPD. Il recevra pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il abandonne son métier de journaliste en 1994, et se consacrera à l'écriture.<br /> Il sort depuis en moyenne un livre par an, et parfois ajoute dans ses narrations un demi frère de Harry Bosch, avocat défendant ceux qui avaient passé la ligne rouge.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Connely_Une_verite_s.jpg" alt="Connely Une vérité.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Connely Une vérité.jpg, mar. 2020" /></p> <p>Harry Bosch a été poussé à partir en retraite, vu son âge et les services rendus. Mais c'est mal connaître le personnage, pour qui l'inactivité lui paraît impossible à accepter.<br /> C'est ainsi qu'il réussit à se faire embaucher aux « Affaires non résolues » de la Police de San Fernando.<br /> Alors que deux employés, père et fils, viennent de se faire assassiner dans une pharmacie du secteur où il travaille, et qu'il lui est demandé de donner un coup de mains aux policiers trop peu nombreux pour mener l'enquête, ne voilà t il pas qu'il est soudain accusé par la Police de Los Angeles, son ancien secteur, d'avoir trafiqué des éléments de preuve, lors d'une ancienne affaire, ce qui avait amené une personne jugée alors coupable, dans le couloir de la mort, en attente d'être exécutée.<br /></p> <p>Pris entre deux feux, deux urgences, notre ami Harry Bosch, presque seul contre tous, mais ayant plus d'un tour dans son sac, fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer les fils des deux affaires, malgré les nombreuses embûches qui se présentent à lui.<br /></p> <p>Michael Connely a toujours la même passion pour l'action à l'état pur. Il nous fait courir derrière son inspecteur, sans jamais de répit ni de pause. Il est impossible de lâcher le livre, jusqu'à la dernière page.<br /> Car l'auteur a l'art des coups de théâtre, des rebondissements, des mises en danger.<br /> Et comme depuis des années Harry Bosch existe et nous accompagne, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse, nous avons, nous lecteur, envie de continuer à le côtoyer.<br /> C'est un bon cru.<br /> A lire, pour les amateurs de romans policiers.</p> http://www.lastulu.com/post/Une-v%C3%A9rit%C3%A9-aux-deux-visages#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/243 En vrille urn:md5:44fd6dfb029ed237afe50cd94a050800 2020-04-05T10:51:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Policiers étrangers <h3>de Deon Meyer<br /></h3> <h4>Éditions Points Policier Janvier 2017<br /></h4> <pre></pre> <p>Né en 1958 à Pearl, Afrique du Sud, Deon Meyer est l'auteur de dix bestsellers traduits dans vingt-cinq pays, dont « Les soldats de l'aube », « 7 jours » « La trace ».<br /> Il a entraîné l'équipe de rugby de sa fac avant de devenir journaliste, rédacteur publicitaire, stratège en positionnement Internet et, plus récemment, réalisateur de films. Il vit à Stellenbosch, près du Cap.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Deon_Meyer_5_s.jpg" alt="Deon_Meyer_5.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Deon_Meyer_5.jpg, août 2018" /></p> <p>« En vrille » : Benni Griessel est traumatisé par le suicide d'un collègue qui lui était proche. Ayant tendance à l'alcoolisme, il se bat pour ne pas replonger, soutenu par une compagne elle-même en lutte pour ne plus boire, mais voilà ce suicide le fait craquer.<br /> Sa compagne ne veut plus le voir. Il se sent seul, déprimé, paumé.<br /> Sa supérieure hiérarchique décide de confier à l'adjoint de Benni, Cupido, l'enquête sur le meurtre d'Ernst Richter, créateur d'un site de rencontres, mais qui en fait servait à fournir en toute discrétion des alibis à l'apparence sérieuse à des conjoints adultères et dont le corps vient d'être rejeté par la mer et retrouvé sur une plage.<br /> L'enquête très vite montre que Richter ayant besoin d'argent, faisait chanter ses clients.<br /> L'analyse des relevés d'appels de son portable, l'épluchage des comptes, les interrogatoires de ses employés dans un immeuble super sélect, les perquisitions qui y sont faites ne donnent rien.<br /> Les soupçons se portent aussi sur François du Toit, un viticulteur en faillite que Richter aurait aussi pu faire chanter. Mais là encore, les recherches n'aboutissent sur rien.<br /> Et c'est Benni Griessel, bien que sous l'influence de l'alcool qu'il ré ingurgite généreusement, qui réussira à trouver le vrai coupable de la mort d'Ernst Richter.<br /></p> <p>Deon Meyer nous entraîne dans les vignobles du Cap : développement de la culture du vin, affairismes, embargo sur les exportations pendant l'apartheid, contrôle et quotas étatiques, recherche de qualité, raffinement des méthodes de production, rugby et histoires de familles, …. et dans le monde d'une société numérique en pointe,<br /> tout en faisant enquêter un Bennie Griessel bien alcoolisé, mais qui tient bien la route dès qu'il faut trouver le vrai coupable ….<br /> Une bonne cuvée Deon Meyer ...</p> http://www.lastulu.com/post/En-vrille#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/224 La légende de nos pères urn:md5:2ee866bbe94703acd6ac75087bd44ee2 2020-04-03T06:30:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans français <h3>de Sorj Chalandon<br /></h3> <h4>Éditions Le Livre de Poche<br /></h4> <h5>Août 2011<br /></h5> <p>Sorj Chalandon est un journaliste et écrivain français.<br /> Il a été journaliste au quotidien "Libération" de 1974 à février 2007. Membre de la presse judiciaire, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l'auteur de reportages sur l'Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988.<br /> Depuis 2009, Sorj Chalandon est journaliste au "Canard enchaîné", ainsi que critique cinéma.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Chalandon_La_legende_s.jpg" alt="Chalandon La légende.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chalandon La légende.jpeg, mar. 2020" /> Il est l'auteur notamment de « Mon traitre », «d'Une promesse » couronné par le prix Médicis.<br /></p> <p>Le livre commence par l'enterrement du père du narrateur. Ce père, Pierre à l'état civil, avait pour deuxième nom « Brumaire », nom hérité de la Résistance.<br /> Le père enterré, neuf personnes présentes, le temps qui passe clairsème les rangs, le narrateur, fils du Héros si discret sur ses faits d'armes, se met en recherche de ce père qu'il a si peu connu, et qu'il a si peu interrogé.<br /> Comme pour beaucoup d'entre nous, les parents partis, les vivants réalisent qu'ils n'ont pas assez pris le temps de les questionner sur leur passé.<br /> On pense qu'on a toujours l'avenir devant nous pour cela, on fait tout dans l'urgence sans jamais faire les pauses nécessaires. Une fois seul, les questions se font jour, l'envie d'en savoir plus taraude, et comme notre narrateur, le moindre indice peut peut-être aider à combler quelques lacunes.<br /> Le jour de l'enterrement, il a repéré un homme qui est toujours en retrait lors des enterrements des anciens résistants.<br /> Il le piste, finit par le retrouver, et par le biais de la petite-fille de l'inconnu, il finit par entrer en contact, plein d'espoir.<br /> Ses recherches ne l'amèneront pas forcément là où il pensait aller ….<br /> Sorj Chalandon, d'une écriture belle et chaleureuse, nous construit une histoire si humaine et triste et vraie, qu'elle semblerait sortir d'un passé que tout un chacun pourrait retrouver autour de soi.<br /> Ce livre si émouvant, « La légende de nos pères », restera dans ma mémoire, comme si je venais de le lire, tout comme deux autres de ses livres, « Mon traitre » et « Retour à Killybegs ».</p> http://www.lastulu.com/post/La-l%C3%A9gende-de-nos-p%C3%A8res#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/245 Ör urn:md5:6326309ba08c2610d7b2f5d913b6d18d 2020-03-12T14:03:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de Audur Ava Olafsdottir<br /></h3> <h4>Éditions Zulma<br /></h4> <h5>Octobre 2017<br /></h5> <pre></pre> <p>Audur Ava Olafsdöttir est née en 1958 à Reykjavik, en Islande.<br /> Elle a fait des études en histoire de l'art à la Sorbonne à Paris.<br /> Ce séjour dans un pays catholique l'amène à se convertir au catholicisme.<br /> Elle est professeur d'histoire de l'art à l'université d'Islande et directrice du Musée de l'Université d'Islande. A ce titre elle donne de nombreuses conférences et a organisé plusieurs expositions.<br /> Elle a été lauréate du prix des libraires canadiens en 2011 pour Rosa Candida, paru en 2007, et qui ne sera traduit en français qu'en 2010 aux éditions Zulma, son troisième livre après « Le rouge vif de la rhubarbe » paru en 1998, et « L'embellie » paru en 2004, qui reçoit le prix de la littérature de la ville de Reykjavik.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Olafsdottir_s.jpg" alt="Olafsdottir.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Olafsdottir.jpeg, mar. 2019" /> Le théâtre national islandais a produit sa première pièce de théâtre à l'automne 2011.<br /> Elle a reçu le prix littéraire des jeunes Européens pour son roman « L'exception » paru en 2012 dans son pays.<br /></p> <p>« Ör » est son dernier roman.<br /> Ör signifie cicatrices en islandais, les cicatrices que laissent une vie difficile, dans le monde occidental actuel et où trouver un sens à sa vie peut se révéler impossible.<br /></p> <p>Jonas Ebeneser est à un âge de sa vie où il se sent très seul.<br /> Sa mère, ancienne professeur de mathématiques, est en maison de retraite et n'a plus toute sa tête. Il a quelques difficultés à échanger avec elle.<br /> Sa femme l'a quitté huit ans plus tôt. Il a toujours du mal à s'en remettre.<br /> Sa fille est partie de la maison, devenue adulte, elle est spécialiste de l’écosystème des océans, et a sa vie. Il se sent donc très seul.<br /> Sa seule distraction, c'est de restaurer, retaper, réparer.<br /> Il a un voisin, Svanur, retraité depuis peu, qui se balade toujours avec son chien, et qui échange parfois avec lui, se sentant aussi esseulé que lui.<br /></p> <p>Après s'être fait tatouer un nymphéa au niveau du cœur, en hommage à sa fille dont s'est le prénom, il décide d'en finir avec la vie qu'il mène. Il met en ordre ses affaires, fait le tri chez lui, se débarrasse de tout.<br /> Après avoir pensé à une solution radicale, mais qui désolerait trop sa fille, il décide de partir loin, dans un pays en guerre, où son existence puisse être mise en péril à tout instant, où la prolongation de sa vie dépendrait du hasard des rencontres, et des périls éventuels qui pourraient se mettre sur sa route.<br /> Parti du jour au lendemain, sans aucun au revoir à quiconque, Ebeneser se retrouve dans un hôtel du bout du monde à moitié en ruines …. avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière ..... et le côtoiement des gens du cru, des rescapés de l'apocalypse … sortis d'un certain enfer et manifestant une volonté et une soif de vivre qui vont le faire réfléchir.<br /> Entre bricolage et rencontres avec les rares clients et les gérants de l’hôtel, Jonas revisite ses souvenirs, reconsidère son existence, trouve une place, se remet à vivre.<br /></p> <p>Ör est en définitive un roman poétique et profond, drôle, délicat, d’un homme qui s’en va loin de chez lui, à la recherche de sa propre fin, et qui finira par se demander si c'est vraiment cela qu'il est souhaitable pour lui de réaliser.<br /> Entre un passé qui le rattrape et un présent qui le bouscule, un état intérieur nouveau paraît s'être fait jour.<br /></p> <p>Composé de deux parties, « Chairs » et « Cicatrices », le livre est rythmé par des citations qui cadencent l'histoire, la poétisent, comme : « Je suis une forêt pleine de ténèbres et de grands arbres sombres, mais qui ne craint pas mes ténèbres trouvera sous mes cyprès des guirlandes de roses. » « Expérience merveilleuse, la souffrance éveille l'espoir » « Le verbe s'est fait chair, et il demeura avec nous » « Un aller simple pour la lune » etc.... Audur Ava Olafsdöttir écrit en phrases simples, limpides, courtes, les dialogues sont nombreux et vivants, de la belle littérature, c'est un vrai plaisir de lecture, un mélange savamment élaboré de moments tristes et gais. A lire, par les temps bousculés que nous vivons.</p> http://www.lastulu.com/post/%C3%96r#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/242 La punition qu'elle mérite urn:md5:f3bbe87838fc535a671fb40e45744af5 2020-03-07T14:30:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Policiers étrangers Elizabeth Goerges <h3>de Elizabeth George<br /></h3> <h4>Éditions Les Presses de la Cité, Sang d'encre<br /></h4> <h5>Février 2019<br /></h5> <p>Élizabeth George n'est plus à présenter. On peut dire qu'elle fait partie du cercle très prestigieux des plus grands auteurs de romans policiers, aux côtés de PD James, Michael Connely, Henning Mankell, Jo Nesbo, …...<br /> Certains l'appellent la « reine Élisabeth » ou la « reine du crime » ….<br /> Depuis son premier roman sorti en 1988, « Enquête dans le brouillard », cette américaine des plus anglaises qu'il soit, nous livre régulièrement (elle en est à son vingtième livre avec Linley) une suite où règne son gentleman inspecteur Lord Lynley accompagné du sergent Barbara Havers.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Elizabeth_George_6.jpg" alt="Elizabeth George 6.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Elizabeth George 6.jpg, mai 2019" /></p> <p>A chaque roman, Elizabeth George prospecte une région britannique.<br /> Cette fois-ci, c'est le Shropshire et sa ville de Ludlow qui sont en toile de fond : paysages, style des maisons,des monuments, des châteaux, des demeures,<br /> des églises …. Dans un beau style littéraire et de belles envolées, elle nous fait arpenter les ruelles étroites de Ludlow, les paysages sauvages du Shropshire, et amène progressivement ses personnages sur c es lieux là.<br /> Les personnages récurrents que l'on retrouve d'une enquête à l'autre sont deux enquêteurs : le comte Thomas Linley, aristocrate de son état, toujours élégant, maître de lui, Barbara Havers, originaire d'une famille modeste, est fonceuse, explosive, toujours peingée à l'emporte pièce, et habillée comme un as de pique.<br /> Cette opposition qui pourrait être jugée caricaturale met au contraire en valeur les qualités de chacun d'eux, qualités qui se révèlent indispensables dans leur façon de mener leur enquête pour essayer de découvrir la vérité.<br /> Là encore, à Ludlow, cette alchimie joue.<br /> Elizabeth George sait faire durer le suspens, comme dans tout bon roman policier, avec son lot d'avancées et de piétinements, dans le déroulement de l'histoire, les milieux dans lesquels vivent ses personnages bien observés.<br /> Le diacre Ian Druitt est accusé suite à un appel téléphonique anonyme d'acte de pédophilie. Il est arrêté. Pendant sa garde à vue, il meurt. Trouvé mort, pendu, l'enquête menée par la police locale aboutit à un constat de suicide.<br /> Le père de Ian Druitt, homme influent, et qui connaissait bien son fils, ne peut accepter cette conclusion de l'enquête. Il fait intervenir son député pour que l'enquête soit ré ouverte.<br /> C'est ainsi que Scotland Yard et ses enquêteurs sont mobilisés : la commissaire Isabelle Ardery, le commisaire Thomas Linley, le sergent Barbara Havers. Quand les enquêteurs de Scotland Yard débarquent dans le Shropshire, ils ne sont pas accueillis à bras ouverts par les policiers locaux. Leurs pas les conduiront dans une colocation d'étudiants, dans une famille d'origine indienne, et les amèneront à se poser beaucoup de questions sur la façon dont les policiers locaux ont mené leur enquête.<br /></p> <p>C'est une bonne cuvée Elizabeth George.<br /> Un incontournable, si vous aimez les romans policiers !</p> http://www.lastulu.com/post/La-punition-qu-elle-m%C3%A9rite#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/239 L’Étoile du Nord urn:md5:be7c0cd6c27888b83dd9d7964b807679 2019-12-08T20:40:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers David B John <h3>de David B. John<br /></h3> <h4>Éditions Équinox les Arènes<br /></h4> <h5>Janvier 2019<br /></h5> <p>David B. John est né au Pays de Galles. Il a commencé à travailler comme avocat avant de se lancer dans l'édition de livres d'histoire et de sciences pour les enfants. En 2009, il déménage à Berlin où il écrit son premier roman « Flight from Berlin ». En 2012, une visite en Corée du nord lui inspire « L'étoile du Nord ». Il vit désormais à Londres.<br /></p> <p>Ce livre récent colle bien à l'actualité.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.D_B_John_s.jpg" alt="D B John.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="D B John.jpg, mai 2019" /> En effet, sous couvert de roman d'espionnage, David B. John nous décrit une Corée du Nord qui est plutôt « glaçante ».<br /> Ce livre bien documenté se base sur des faits réels.<br /> La Corée du Nord a, il y a quelques décennies, a fait enlever des jeunes dans leurs pays d'origine, les a fait disparaître, les a « embrigadés », transformés, leur a lavé le cerveau, pour en faire dans un futur programmé des bombes à retardement envoyés dans leur pays d'origine considérés par les dirigeants de la Corée du Nord comme pays ennemis, pour leur nuire : Corée du Sud, Japon, USA …<br /></p> <p>Pour en revenir à notre roman, Jenna, jeune américaine, née d'un père militaire africaino-américain et d'une mère d’origine coréenne, est à la recherche de sa sœur jumelle qui a disparu mystérieusement en Corée du Sud alors qu'elle s'apprêtait à se baigner avec son petit copain sud coréen. Aucun corps n'a jamais été retrouvé, la thèse officielle restant qu'il s'agissait simplement d'une double noyade.<br /> Jenna ne peut croire à cette thèse.<br /> Étudiante universitaire puis professeur très brillante, elle se laisse approcher par un membre de la CIA dans l’espoir de pouvoir aller un jour en Corée du Sud éclaircir les circonstances de la disparition de sa jumelle, ne pouvant admettre sa mort proclamée.<br /></p> <p>En Corée du Nord, le colonel Cho fait de son côté une brillante carrière dans les hautes sphères du pouvoir, ainsi que son frère. Tous deux montent dans la hiérarchie jusqu'à s'approcher de très près du « père de la nation ».<br /> Adoptés par un couple appartenant à la nomenklatura, il semble qu'ils aient une voie royale devant eux. Mais qu'en est il de leurs origines biologiques s'inquiète l'un des deux frères, craignant que leur passé inconnu ne leur nuise.<br /></p> <p>Mo est une vieille paysanne qui survit au fond de sa campagne, en essayant de vendre sur un marché toléré de la petite ville voisine le peu qu'elle a.<br /></p> <p>Nous suivons les vies de Jenna, Cho, Mo, chahutées par un contexte politique dont ils ne sont pas maîtres.<br /> Grâce à David B. John, nous pénétrons dans cette mystérieuse Corée du Nord que peu de personnes connaissent. C'est un système qui broie comme savent si bien le faire les régimes dits communistes.<br /> C'est effrayant et cela recoupe tellement d'autres situations identiques (Venezuela, Cuba, Russie ….).<br /> Ce livre d'espionnage se lit d'une seule traite malgré sa densité, c'est haletant, vrai, terrible.<br /> A la fois roman et documentaire. Instructif et passionnant, jamais ennuyeux.</p> http://www.lastulu.com/post/L%E2%80%99%C3%89toile-du-Nord#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/241 Trilogie noire urn:md5:5e7217be945dd6a07b206f38d25a3763 2019-08-01T09:39:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans français <h3>d'Emmanuel Bove<br /></h3> <h4>= Le meurtre de Susy Pommier<br /> = Un Raskolnikoff<br /> = La toque de Breitschwanz<br /></h4> <h5>Éditions EST - Samuel Tastet Éditeur 2018<br /></h5> <p>Emmanuel Bove, né Emmanuel Bobovnikoff le 20 avril 1898 à Paris d'un père juif russe et d'une mère luxembourgeoise, est un écrivain français. Il a vécu à Paris, en Suisse, en Angleterre, en Autriche, avant de se fixer à Paris.<br /> A l'âge de 14 ans, il décide de devenir écrivain.<br /><br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Bove_2.jpeg" alt="Bove 2.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bove 2.jpeg, août 2019" /> En 1921, il part à Vienne avec sa femme, et commence à écrire ses premiers romans sous le nom de Jean Vallois. En 1922, il revient à Paris.<br /> En 1923, Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier, il lui apporte alors Mes Amis dont la publication en 1924 sera un succès. Il publiera ensuite régulièrement des romans et nouvelles.<br /> A partir de 1940, dans la France occupée, il refusera toute publication.<br /> En 1942 il partira pour Alger. Il y écrira ses trois derniers romans.<br /> Il reviendra en France où il mourra en 1945 des suites d'une maladie infectieuse contractée à Alger.<br /></p> <p>1) Suzy Pommier est une jeune actrice qui commence à compter dans le milieu artistique. Elle est belle et est excellente comédienne. Elle vient de terminer le tournage d'un film dont elle est la principale interprète, et assiste, bien vivante, au début de l'histoire, à la Première du film. Le tout Paris est présent. Le film se termine part son assassinat dans une baignoire.<br /> L'assistance lui fait un triomphe.<br /> La nuit passe. Le lendemain matin, l'actrice est retrouvée morte dans sa baignoire, comme si l'assassin dans la vraie vie, avait voulu rejouer la scène du film. Plusieurs personnes seront suspectées. C'est le « Paris Spectacles ».<br /></p> <p>2) Changarnier, jeune homme mal dans sa peau, mal vêtu, mal dégrossi, erre dans les rues de Paris alors qu'il neige, en compagnie de sa petite amie Violette, qu'il rudoie à tout bout de champ.<br /> Dans la nuit, de troquets encore ouverts, en rues froides et désertes, il déraisonne, malmène sa compagne, se perd en lui-même, se fera arrêté puis relâché faute de preuve pour un larcin qu'il n'a pas commis, une errance vide de sens, et de chaleur, malgré Violette qui tient à lui, et malgré des rencontres qu'il rejette violemment … C'est le « Paris interlope  ».<br /></p> <pre></pre> <p>3) Une dame bien sous tous rapports, Ernestine Godel, arrive dans un commissariat de Marseille pour signaler la disparition de sa sœur Marie-Louise, dont elle n'a plus de nouvelles depuis plusieurs jours, ce qui est tout à fait inhabituel.<br /> Cette Marie-Louise vit à Paris avec un mauvais garçon, et a un enfant de quatre ans.<br /> Son compagnon a affirmé au téléphone à Mme Godel que Marie-Louise était partie avec leur fils malade pour une quinzaine de jours à Bandol, afin que l'enfant guérisse. C'est le « Paris du demi-monde  ».<br /></p> <p>Ces trois histoires sont réunies dans un seul volume. Elles nous font retrouver avec bonheur « l'atmosphère typiquement bovienne » de l'auteur.<br /> Emmanuel Bove a été journaliste, tenant la chronique des faits divers et meurtres. La fréquentation du 36 quai des Orfèvres lui a donné quelques grains à moudre pour écrire certains de ses livres, dont les trois présentés ici. On y retrouve un Paris sombre, sentant le « souffre ». Les gens qu'on y croise sont peu recommandables, prêts à tuer pour tirer le gros lot, sans foi ni loi. L'humanité montrée y est peu humaine. Et en même temps, il n'y a aucun jugement moral, les gens sont ainsi, ils existent, avec leurs qualités et leurs défauts.<br /> Ces histoires interpellent, nous transportent dans des « mondes » inconnus.<br /> Les dialogues se succèdent, rendant ses romans très vivants.<br /> « Il possède cette discrète subtilité ondoyante d'entraîner son lecteur en des méandres apparemment indistincts », comme il est écrit dans la quatrième de couverture.<br /> J'aime lire du Emmanuel Bove, pour l'atmosphère très particulière qui s'en dégage et pour son style. C'est un auteur peu connu, et qui gagne à l'être. J'aime beaucoup.<br /></p> http://www.lastulu.com/post/Trilogie-noire#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/235 En attendant le jour urn:md5:a15b7ce39b5ef234cd4e93867247481a 2019-07-10T20:35:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Policiers étrangers <h3>de Michael Connely<br /></h3> <h4>Éditions Calman Lévy Noir<br /></h4> <pre></pre> <h5>Avril 2019<br /></h5> <p>Michael Connelly est né en 1956 à Philadelphie.<br /> Journaliste, puis chroniqueur judiciaire, il se mettra à l'écriture, et fera paraître son premier livre policier en 1992, « Les égouts de Los Angeles », où l'on découvre son inspecteur fétiche Harry Bosch, inspecteur au LAPD. Il recevra pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il abandonne son métier de journaliste en 1994, et se consacrera à l'écriture.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Connely_30.jpg" alt="Connely 30.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Connely 30.jpg, mai 2019" /> Il sort depuis en moyenne un livre par an, et parfois ajoute dans ses narrations un demi frère de Harry Bosch, avocat défendant ceux qui avaient passé la ligne rouge.<br /> En avril 2018, c'est encore Harry Bosch qui est de service, bien qu'à moitié retraité, dans «  Sur un mauvais adieu ».<br /> <br /> Cette année, Michael Connely crée un nouveau personnage.<br /> C'est Renée Ballard, inspecteur femme, la trentaine, qui amène du « sang neuf » en remplaçant un Harry Bosch usé et désabusé.<br /></p> <p>Reléguée au quart de nuit du commissariat de Hollywood pour avoir failli au respect hiérarchique, Renée Ballard est condamnée à travailler la nuit. (Elle a accusé son supérieur hiérarchique de harcèlement sexuel, mais son coéquipier de l'époque n'avait pas voulu témoigner au dernier moment, la laissant sans preuve devant ses allégations).<br /> Elle est appelée lorsque des délits sont commis la nuit, doit faire les premières constatations puis passer les dossiers aux équipes de jour.<br /> Mais c'est mal la connaître ! que de laisser en plan une affaire qui l'intéresse.<br /> C'est ainsi qu'une nuit elle tombe sur deux affaires qu'elle refusera d'abandonner, malgré les ordres qui lui ont été donnés.<br /> un prostitué transgenre est retrouvé tabassé et laissé pour mort sur un parking une jeune femme femme est tuée lors d'une fusillade dans un night club, victime collatérale d'une tuerie qui a fait en tout cinq morts : un homme chargé de la sécurité, trois clients assis à la table du tireur et elle, serveuse.<br /></p> <p>Vraie tête brûlée, à l'image de son prédécesseur, et malgré le refus de coopérer de son coéquipier qui a choisi de travailler de nuit pour pouvoir s'occuper le jour de sa femme malade, Renée Ballard assure ses quarts de nuit et n'hésite pas à enquêter seule de jour de son côté.<br /></p> <p>Michael Connely aime bien les personnages un peu en marge, marqués par la vie, qui ne s'en laissent pas conter, un peu seuls contre tous, trouvant parfois de bonnes âmes prêtes à les aider, mais toujours dans certaines limites, parfois en souvenir d'un service ancien rendu, et qui ne peuvent montrer le meilleur d'eux-mêmes que dans l'adversité.<br /></p> <p>L'auteur aime bien aussi égrener les rebondissements qui égarent le lecteur et le tiennent en haleine.<br /> C'est simple, efficace, très « tendu ».<br /> Il a l'art et la manière pour décrire la noirceur humaine qui existe chez certains, l’ambiguïté, la complexité des êtres, des situations, de la société en général.<br /> Il réussit fort bien dans ce nouveau roman à rassembler tous ces ingrédients.<br /></p> <p>Souhaitons à Michael Connely qu'il fasse faire un aussi long parcours à Renée Ballard qu'à Harry Bosch qui nous aura tenu en haleine pendant vingt sept ans.</p> http://www.lastulu.com/post/En-attendant-le-jour#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/240 La librairie aux herbes urn:md5:be2945283a11bf75042b1f636e67fa35 2019-07-02T18:22:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans français <h3>de Eric de Kermel<br /></h3> <h4>Éditions Eyrolles<br /></h4> <pre></pre> <h5>Février 2017<br /></h5> <p>Eric de Kermel est né en Corse à Ajaccio en 1963.<br /> Il est journaliste et éditeur de magazines de nature.<br /> Il a grandi entre l’Amérique du Sud et le Maroc. Sa relation à la nature se vit quotidiennement dans un jardin, très régulièrement sur les sentiers de Provence et sur la côte bretonne.<br /> Il a notamment étudié l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité des régions montagneuses françaises.<br /> Il est vice-président du comité français de l’UICN (International Union for Conservation of Nature), spécialiste des questions de communication et de sensibilisation du grand public aux enjeux de la biodiversité.<br /> Il est directeur de Bayard Nature et Territoires (éditeur du magazine "Terre Sauvage") depuis février 2006.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Kermel_1.jpg" alt="Kermel 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Kermel 1.jpg, mai 2019" /></p> <p>Il était une fois Nathalie, professeur de lettres à Paris. Son mari est architecte. Leurs deux enfants devenus grands sont partis de chez eux. Nathalie se sent à un tournant de sa vie. Elle éprouve le besoin de s'évader de sa vie parisienne, d'aller habiter ailleurs.<br /> La Bretagne où ils ont un pied à terre lui paraît trop grise, trop pluvieuse, trop froide.<br /> Le choix se portera finalement sur Uzès que le couple découvre lors d'un voyage.<br /> Ils y achètent une maison et s'y installent, Nathan pouvant faire des allers retours sur Paris pour son travail sans problème.<br /> Au cours de ses déambulations dans la ville d'Uzès, Nathalie découvre qu'il y a une librairie à vendre au cœur de la cité, sur la place aux herbes. Elle décide sans état d'âme de démissionner de son poste de professeur et de devenir libraire à plein temps.<br /> A partir de là, tout va changer pour elle, au fil des rencontres qu'elle sera amenée à faire dans sa librairie : de Cloé chapeautée par sa mère à Philippe l'infatigable voyageur, en passant par sœur Véronique et son sourire lumineux, et bien d'autres … que l'on découvre au fil des chapitres...<br /> Pour l'auteur c'est une façon habile de nous parler des livres qu'il aime, liste des livres que l'on retrouve fort judicieusement à la fin du roman, de « 93 » de Victor Hugo, en passant par « la ferme africaine » de Karen Blixen, Proust et sa « Recherche du temps perdu », « le quatrième mur » de Sorj Chalandon, « Tristes tropiques » de Claude Lévi-Strauss, « Regain » de Jean Giono et tant d'autres …<br /> Il ne se contente pas de les citer, il en extrait ce qui les caractérise. C'est une vraie apologie de la littérature.<br /> On ne peut que suivre notre libraire Nathalie (et l'auteur Eric de Kermel) et découvrir par son intermédiaire tous ces personnages qui fréquentent sa librairie, avec qui elle échange, qui la transforment, et qu'elle transforme.<br /> C'est une belle histoire qui tourne autour des livres et que son auteur a su rendre à la fois attachante , émouvante et parfois drôle.<br /> Un fort agréable moment de lecture.</p> http://www.lastulu.com/post/La-librairie-aux-herbes#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/237 Pleurer des rivières urn:md5:c1e955cec0eb9b704bff2121e8b861fe 2019-06-12T20:26:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans français Jaspard <h3>de Alain Jaspard<br /></h3> <h4>Éditions Héloïse d'Ormesson<br /></h4> <pre></pre> <h5>Août 2018<br /></h5> <p>Alain Jaspard est né en septembre 1940 à Marseille le où s’étaient réfugiés ses parents pendant l’occupation. Il est producteur de cinéma et réalisateur.<br /></p> <p>« Pleurer des rivières » est son premier roman.<br /> Ce livre, c'est l’histoire de deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer.<br /> La première, Mériem, de la tribu des Yéniches, femme de Franck, mariée à 15 ans car enceinte, et ayant par la suite eu un enfant presque tous les ans, habite avec sa petite tribu de sept enfants près d'Argenteuil dans un camp de gitans. Elle pense au moment où l'on fait sa connaissance qu'elle en attend un huitième.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Jaspard_1.jpg" alt="Jaspard 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jaspard 1.jpg, mai 2019" /> Franck le mari vit de petits boulots et de quelques petits trafics moins avouables.<br /> La deuxième, Séverine, auteur d'albums pour enfants, est mariée à un brillant avocat d'affaires qui aime bien pour se changer les idées défendre de temps en temps des causes perdues devant un tribunal.<br /> Ils vivent dans un quartier chic de Paris et dans l'opulence. Un seul problème se pose à eux, Séverine n'arrive pas à avoir d'enfants, et elle en « pleure des rivières ».<br /></p> <pre></pre> <p>Franck entraîné par son meilleur ami dans une affaire douteuse, finira par se faire arrêter par des policiers et ira en prison en détention provisoire en attendant d'être jugé. Il prend pour avocat celui de Sammy, son ami, et ce sera Julien, le mari de Séverine.<br /> A partir de ces faits, une folle histoire se bâtira peu à peu entre les deux femmes, histoire incroyable d'une sorte d'amitié impossible et de don de l'une pour l'autre.<br /> L'histoire aurait pu s'arrêter là, histoire assez débridée en elle-même.<br /> La providence aurait pu être bonne fille. Mais non, l'auteur aime bien nous surprendre, l'histoire ne finira pas comme un conte de fée.<br /> Force restera à la Loi, uniquement la Loi, rien que la Loi.<br /></p> <pre></pre> <p>L'auteur nous amène à voir également autrement des gens qui vivent en marge, que l'on ne voit même pas en général.<br /> Profondeur et légèreté, sérieux et dérisions, c'est tout cela à la fois, qu'Alain Jaspard sait entremêler avec art.<br /> Sans misérabilisme, sans jugement ni à priori, avec tendresse et réalisme.</p> http://www.lastulu.com/post/Pleurer-des-rivi%C3%A8res#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/238 D’ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds , A la mesure de l'univers urn:md5:347cbe2668b7fbc30e3728b49c63cfa1 2019-06-07T16:04:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>D’ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds<br /> de Jon Kalman Stefansson<br /></h3> <h4>Éditions Folio Poche Décembre 2016<br /></h4> <h3>A la mesure de l'univers<br /> de Jon Kalman Stefansson<br /></h3> <h4>Éditions Folio Poche Août 2018<br /></h4> <p>Jon Kalman Stefansson est né à Reykjavik en 1963.<br /> A la sortie du collège, il exerce divers métiers comme pêcheur, maçon ….<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Stefansson_1.jpeg" alt="Stefansson 1.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Stefansson 1.jpeg, mar. 2019" /> De 1981 à 1986 il entreprend des études en littérature à l'Université, tout en donnant des cours dans différentes écoles, écrit pour des journaux. Il vit ensuite quelques temps à Copenhague, puis revient en Islande où il s'occupe d'une bibliothèque jusqu'en 2000. En 1997, il publie son premier roman. Il est l'auteur d'une trilogie ( « Entre ciel et terre » 2007, « La tristesse des anges » 2009, « Cœur de l'homme » 2011) qui l'impose comme l'un des écrivains les plus importants de son pays.<br /> Il publie en 2013 « D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds », paru en France en 2015, suivi de « A la mesure de l'univers ».<br /></p> <p>Au travers de trois générations l'auteur brosse le portrait de son pays, l'Islande : sauvage, âpre et nostalgique.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Stefansson_2_s.jpg" alt="Stefansson 2.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Stefansson 2.jpg, mar. 2019" /> Ari est un éditeur exilé un certain temps au Danemark, pour avoir voulu fuir une situation qu'il ne savait comment régler, marqué par la disparition de sa mère alors qu'il n'était encore qu'un enfant.<br /> Oddur, son grand-père, a été un capitaine courageux mais despotique, qui en a fait voir à sa famille.<br /> Sa grand-mère Margret, à la sensualité rare, quant à elle, a lutté pour se construire une vie contre vents et marées.<br /> Son père, leur fils, Jakob, est toujours fuyant et absent aux yeux d'Ari, ce qui l'a profondément marqué.<br /></p> <p>Quand Ari reviendra en Islande, c'est parce que son père se meurt, aux dires de la deuxième femme de ce dernier, elle lui conseille de faire la paix avec lui avant qu'il ne disparaisse.<br /> A Keflavik, il retrouve le passé. Chaque rue traversée, chaque maison aperçue, le bord de mer entravé pour des histoires de droit de pêche, la présence d'une base militaire américaine toujours là, des personnes croisées, tout est là pour le ramener à ses souvenirs qu'il a voulu fuir.<br /> Arrivera t il à temps à parler et à pardonner à celui qui n'a jamais su communiquer avec lui ?<br /></p> <p>L'auteur se joue du présent et du passé, jongle avec les dates et les lieux, dans les deux livres. Il faut au début s'accrocher car les noms islandais ne sont pas faciles à retenir. Mais en les côtoyant au fil des pages, on finit par s'y retrouver. J'aime bien cette façon non chronologique de raconter, c'est comme dans la vraie vie, où l'on peut passer dans sa tête d'un sujet à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre. Ce sont des livres à la fois descriptifs, profonds et poétiques, qui nous donnent une très belle approche de ce qu'est l'Islande, et de ce que sont ses habitants.<br /></p> <p>« La vie naît par les mots et la mort habite le silence.C'est pourquoi il nous faut continuer d'écrire, de conter, de marmonner des vers de poésie et des jurons, ainsi nous maintiendrons la faucheuse à distance, quelques instants . »<br /></p> <p>A lire, vraiment ! Incontournables !</p> http://www.lastulu.com/post/D%E2%80%99ailleurs%2C-les-poissons-n-ont-pas-de-pieds-%2C-A-la-mesure-de-l-univers#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/231 La vraie vie urn:md5:56cfe53e56d21724c595cc430d776f14 2019-06-04T18:00:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de Adeline Dieudonné<br /></h3> <h4>Éditions L'Iconoclaste Août 2018<br /></h4> <pre></pre> <p>Adeline Dieudonné est née en 1982. Elle vit à Bruxelles. Elle est lauréate du Grand Prix du Concours de le Fédération Wallonie-Bruxelles pour sa nouvelle « Amarula ».<br /> « La vraie vie » est son premier roman.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Dieudonne_1_s.jpg" alt="Dieudonné 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dieudonné 1.jpg, mar. 2019" /></p> <p>Un pavillon perdu parmi d'autres, dans un lotissement. Une famille y vit, le père, la mère, le fils, et la fille, narratrice de l'histoire. Le père est chasseur de gros gibiers, et collectionneur de trophées de chasse qu'il expose dans une pièce spéciale dans le pavillon. C'est un homme qui paraît à l'extérieur réservé, mais normal.<br /> Mais en famille, il est sombre, et souvent très violent, dès que la porte se referme. Il terrorise les siens, et en tout premier lieu, sa femme, transparente, craintive, soumise à ses humeurs.<br /> Les enfants essaient de vivre, de survivre, en créant notamment un monde à eux deux.<br /> Malgré leur différence d'âges, ils sont très proches, la grande sœur se sentant un devoir de protéger son petit frère. Jusqu'au jour où le père, machiavélique, se donnera les moyens de les séparer, de les éloigner l'un de l'autre. Elle se sentira alors en grand danger, par rapport à son père, face à une mère faible, manipulée, victime elle-même.<br /> La tension monte, au fil des pages. Le père invente, crée des situations de plus en plus intenables. Est-ce que le mal incarné va l'emporter ? Ce monstre qui use et abuse de de sa position de chef de famille, et de sa force, ira-t-il jusqu'au bout de l'horreur ?<br /></p> <p>C'est un livre haletant et sombre, un premier roman d'un auteur qui promet.</p> http://www.lastulu.com/post/La-vraie-vie#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/232 Rosa Candida urn:md5:35d19fab7387bf7c514ce0e8f1355cc9 2019-05-19T20:41:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de Audur Ava Olafsdöttir<br /></h3> <h4>Éditions Zulma 2007<br /></h4> <p>Audur Ava Olafsdöttir est née en 1958 à Reykjavik, en Islande.<br /> Alle a fait des études en histoire de l'art à la Sorbonne à Paris.<br /> Ce séjour dans un pays catholique l'amène à se convertir au catholicisme.<br /> Elle est professeur d'histoire de l'art à l'université d'Islande et directrice du Musée de l'Université d'Islande.<br /> A ce titre elle donne de nombreuses conférences et a organisé plusieurs expositions.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Olafsdottir_s.jpg" alt="Olafsdottir.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Olafsdottir.jpeg, mar. 2019" /> Elle a été lauréate du prix des libraires canadiens en 2011 pour Rosa Candida, paru en 2007, et qui ne sera traduit en français qu'en 2010 aux éditions Zulma, son troisième livre après « Le rouge vif de la rhubarbe » paru en 1998, et « L'embellie » paru en 2004, qui reçoit le prix de la littérature de la ville de Reykjavik.<br /> Le théâtre national islandais a produit sa première pièce de théâtre à l'automne 2011.<br /> Elle a reçu le prix littéraire des jeunes Européens pour son roman « L'exception » paru en 2012 dans son pays.<br /></p> <p>Arnljötur, jeune homme à peine sorti de l'adolescence, alors que sa mère vient de mourir accidentellement, décide d'exploiter l'héritage que celle-ci lui a laissé, son amour pour la culture des fleurs.<br /> En Islande, rien ne pousse spontanément. Les roches de lave sont un vrai frein à toute culture. Mais cette mère fantasque a réussi à cultiver sous serre des fleur et des fruits, ainsi qu'une rose exceptionnelle à huit pétales, la rosa candida.<br /> Il décide de quitter l'Islande, son père, septuagénaire, son frère jumeau autiste.<br /> Il part pour le continent européen. Après un incident de santé qui le bloque un peu lors de son arrivée, il démarre un vrai périple à travers campagnes, forêts, traverse plusieurs frontières, fait diverses rencontres, et finira par arriver au but de son voyage : dans un monastère situé en haut d'un pic, près d'un petit village perdu.<br /> Il ne connaît pas la langue des quelques rares habitants et moines.<br /> Son projet, accepté par les moines, est de recréer le jardin du monastère, selon des descriptions qu'il a trouvé dans des livres très anciens. Alors qu'il commence à prendre ses marques au monastère et dans le village, arrivent deux personnes qui le ramènent à son passé en Islande, qui troublent l'équilibre fragile qu'il s'était créé, et qui l'oblige à s'ouvrir, à s'humaniser.<br /> L'auteur décrit avec sensibilité et finesse les sentiments d'un homme qui arrive à l'âge adulte, qui se cherche, et qui recherche un sens à sa vie. La relation fusionnelle qu'il avait avec sa mère lui fait tout voir à travers le prisme de ce que cette mère aurait pensé, dit, fait, dans telle ou telle circonstance.<br /> Le vide laissé par le départ précipité et accidentel de sa mère, il pense le combler ou l'oublier en partant loin.<br /> L'auteur nous démontre que nous portons en nous nos forces et nos faiblesses, nos joies et nos peines, et le lieu où l'on vit n'y change rien. Ce qui change tout, ce sont les espoirs, les promesses, les surprises de la vie, l'avenir.<br /> C'est un beau roman, bien écrit, bien rythmé, qui suit le fil de la vie de Arnljötur, un moment de grâce, hors des sentiers battus.</p> http://www.lastulu.com/post/Rosa-Candida#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/229 Le fusil de chasse urn:md5:58919ec816c4bc31ee7ba9093db8a781 2019-05-10T14:43:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de Yasushi Inoué<br /></h3> <h4>Éditions Livre de Poche Juin 2014<br /></h4> <p>« Yasushi Inoue, écrivain japonais, est né en 1907 à Asahikawa, et est mort en 1991 à Tokyo. Fils d'un chirurgien militair souvent muté, il a été élevé un temps par la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha, qu'il appelle grand-mère, alors qu'elle est étrangère à sa famille.<br /> Dès 1929, il écrit des poèmes. Après des études en philosophie à Kyoto, et une thèse sur Paul Valéry, il se lance dans la littérature, en publiant des poèmes et nouvelles dans des magazines, puis dans le journaliusme, carrière entrecoupée par le service militaire, en 1937-1938. Il se fait connaître grâce à une nouvelle récompensée par le prestigieux Prix Akutagawa en 1949. « Combats de taureaux ». Il se met à publier ensuite un grand nombre de romans et nouvelles dont les thèmes sont historiques et minutieusement documentés, comme « La tuile de Tenpyo » en 1957, ou « Le Maître de thé » en 1981. Il a été élu en 1964 à l'Académie des Arts.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Inoue_1_s.jpg" alt="Inoué 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Inoué 1.jpg, mar. 2019" /></p> <pre></pre> <p>J'aime beaucoup « Le fusil de chasse », petit par la taille (88 pages)mais grand sur le fond.<br /> Il a suffi d'un homme croisé lors d'une promenade en montagne pour que le narrateur en fasse un poème, car cet homme croisé avec son fusil de chasse n'avait pas l'allure d'un chasseur.<br /> Et notre poète a laissé parler son imaginaire, sans penser une seconde que son imagination débordante allait rejoindre la réalité.<br /> La parution du poème dans un journal consacré à la chasse, déclenchera la réaction d'un lecteur qui s'est reconnu dans le poème.<br /> Ce lecteur a saisi la chance qui lui était donnée de faire partager son histoire d'amour malheureuse avec une personne qui semblait avoir si bien saisi ce qu'il avait vécu, en simplement le croisant.<br /> Il lui envoie trois lettres, qui viennent apporter les éclaircissements à la situation qu'il a vécu.<br /> lettre de Shoko à Josuke<br /> lettre de Midori à Josuke<br /> lettre de Saïko à Josuke<br /> l'auteur s'étant contenter de changer les noms.<br /> Au travers du contenu de ces trois lettres, l’auteur nous montre à quel point l'âme humaine peut être complexe, que les amours humaines ne sont pas simples, linéaires, qu'une histoire peut être à plusieurs niveaux, à la façon des poupées russes.<br /> Shoko, la fille de Saïko, en lisant le journal intime de sa mère que cette dernière l'avait chargé de brûler, découvre des événements qu'elle ne soupçonnait pas, voyant les trois adultes qui l'ont le plus entourée avoir entre eux des relations autres que ce qu'elle percevait enfant puis jeune adulte.<br /> Midori, malgré les infidélités de son mari, a toujours aimé celui-ci. Mais à la mort de Saïko, sa rivale, alors qu'elle aurait pu essayer de reconquérir son mari, elle décide de le quitter, de divorcer.<br /> Saïko a aimé son mari, sa fille, son amant. L'annonce par un oncle de passage que son ex mari s'était remarié lui fait réaliser qu'elle avait toujours aimé son mari, d'un autre amour que celui plus ténu en fin de compte, qu'elle avait pour son amant, et la perte définitive de cet ex mari l'a fait opter pour un choix définitif, malgré la présence de sa fille, de son amant.<br /></p> <p>C'est un très beau livre, une belle histoire triste.<br /> Un vrai bijou tout en finesse et en poésie !</p> http://www.lastulu.com/post/Le-fusil-de-chasse#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/236 Histoire d'un allemand urn:md5:143df75d982e915d72d783de7e9b9ede 2019-04-19T20:25:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies <h3>de Sebastian Haffner<br /></h3> <h4>Éditions Babel Septembre 2004<br /></h4> <p>Le journaliste allemand Sebastian Haffner a tenu pendant toute la montée du nazisme en Allemagne, dans les années 1920-1930, une chronique écrite sur les changements qui peu à peu sont survenus dans son pays.<br /> De confession protestante, il n'était pas menacé à priori par le nouveau régime. Mais il a toujours eu dans son cursus scolaire et universitaire des amis juifs très proches.<br /> Il n'a jamais supporté le traitement qui leur était réservé.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Haffner_1_s.jpg" alt="Haffner 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Haffner 1.jpg, mar. 2019" /> Il a tenu contre vents et marées et malgré les menaces qui pesaient sur lui à cause de ses positions, à rester vivre en Allemagne jusqu’en 1938, date à laquelle c'était devenu trop dangereux pour lui de rester dans son pays . Il a émigré en Angleterre.<br /></p> <p>Ses écrits retracent, de l'intérieur du pays, comment progressivement les nazis sont arrivés à imposer leur pouvoir, leurs idées, comment ils ont gangrené peu à peu toute la société.<br /> Même lui, pour continuer à poursuivre ses études de magistrat et les finaliser, pour faire plaisir à son père, a dû faire comme si …. il était d'accord. Il a tout fait pour aider ses amis juifs, il s'est choisi une petite amie juive....<br /> C'est un récit précis, descriptif, de l'éclosion du nazisme, de ses funestes conséquences, de l'étouffement progressif d'un système sur l'individu quel qu'il soit. La douleur et le mal être sont sous-jacents et constants.<br /></p> <p>Sebastian Haffner n'a pas réussi à faire publier son texte pendant son exil en Angleterre, malgré des efforts en ce sens.<br /> Après la guerre, revenu dans son pays, l'auteur l'a mis de côté, oublié.<br /> Il a été redécouvert après sa mort et publié en 2000 en Allemagne.<br /> « Histoire d'un allemand » est à la fois une belle œuvre littéraire, un témoignage vécu d'une époque difficile, et une pièce importante à ajouter à la compréhension des événements qui ont marqué le milieu du XXème siècle en Europe.<br /> En ce début du XXIème siècle, où tout est contesté, remis en cause, ce livre est indispensable.</p> http://www.lastulu.com/post/Histoire-d-un-allemand2#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/233 La lettre à Helga urn:md5:eabac2e2e04f280742f6a052ea96a94e 2019-03-14T14:24:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers <h3>de Bergsveinn Birgisson<br /></h3> <h4>Éditions Zulma<br /></h4> <p>Bergsveinn Birgisson est né en 1971 en Islande. Il a étudié les littératures islandaises et comparée à l'université d'Islande puis à celle d'Oslo et de Bergen, où il obtient un doctorat en littérature médiévale scandinave en 2008. Il vit en Norvège depuis plusieurs années.<br /> Il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même fermier et pêcheur, dans le nord-ouest de l'Islande.<br /> Il a publié son premier livre en 1992, un recueil de poésies.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Birgisson_1_s.jpg" alt="Birgisson 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Birgisson 1.jpg, mar. 2019" /> Le roman « La lettre à Helga » est paru en 2010. Il a été traduit en plusieurs langues, notamment en français en 2013, et paru dans les éditions Zulma dont la dernière réédition date de 2018.<br /></p> <p>Bjarni Gislason est un paysan marié à Unnur. Il aime sa femme. Il est passionné par son travail multiple et varié. Il se passionne pour ses moutons, il est doué pour réparer les machines, inventer des objets, en créer, il est chargé du choix des livres pour la bibliothèque du coin, il a une charge de contrôleur du fourrage pour son secteur....<br /> Suite à des ennuis de santé, sa femme ne peut pas avoir d'enfant, traumatisme qui fait qu'elle ne veut plus avoir de relations charnelles avec lui. Il côtoie régulièrement une jeune femme de la ferme voisine, Helga, pour lui donner des coups de main, car le mari est rarement présent. Le comportement de sa femme et des rumeurs avoisinantes finit par l'amener à fantasmer sur sa voisine Helga.<br /> Au fil du temps, lors de rencontres, une réciprocité s'installe.<br /> Bjarni lutte. Jusqu'au jour où ….<br /> Helga finira par attendre un enfant de lui.<br /> C'est là que tout basculera.<br /> Helga lui demande de tout quitter et de partir à la ville avec elle. Mais il ne peut pas.<br /> Partir, ce serait se renier lui-même, renier sa terre, renier les huit générations qui l'ont précédé.<br /> Ce qui fera le malheur de Bjarni....<br /></p> <p>Bjarni écrit à celle qu'il a toujours aimé une lettre, alors qu'il est très âgé et près de mourir, pour lui expliquer son point de vue, pour se justifier, lui crier sa bonne foi, lui faire comprendre pourquoi il a agi ainsi, pourquoi il ne pouvait pas en être autrement.<br /> L'auteur au cours de sa narration nous parle de la vie paysanne traditionnelle islandaise « pétrie de lectures bibliques, de légendes, entre mer et glace » qu'on imagine transmises en partie par ce grand-père qui lui a été si proche enfant (poésies, contes, traditions....).<br /> C'est une belle et triste histoire d'amour, qui rejoint les universelles, belles, grandes et tristes histoires d'amour qui finissent mal et que nous offrent les littératures du monde entier.<br /></p> <p>« La lettre à Helga » est un livre assez bref dans sa longueur (131 pages ) mais grand et émouvant sur le fond.</p> http://www.lastulu.com/post/La-lettre-%C3%A0-Helga#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/227 L'incendie du Crystal Palace urn:md5:20a5973dfa1a07fe4c23278900a26350 2019-02-04T09:16:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Policiers étrangers <h3>de Déborah Crombie<br /></h3> <h4>Éditions Trhiller Le Livre de Poche (Mai 2016)<br /></h4> <p>Née au Texas le 6 juin 1952, Déborah Crombie a vécu en Angleterre et en Écosse avant de retourner s'installer aux États-Unis. Auteur de nombreux romans policiers à l'anglaise, devenus best-sellers, elle est traduite dans une dizaine de langues.<br /> La loi du sang est le cinquième tome de sa série consacrée aux enquêteurs Duncan Kincaid et Gemma James.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Deborah_Crombie_L_incendie_du_crystal_palace.jpeg" alt="Deborah_Crombie_L_incendie_du_crystal_palace.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Deborah_Crombie_L_incendie_du_crystal_palace.jpeg, juin 2018" /></p> <p>Un avocat est retrouvé mort au Crystal Palace, dans le Sud-Est de Londres.<br /> Le Crystal Palace est un hôtel qui a eu son heure de gloire, mais qui est passé du côté des hôtels mal entretenus, et aux clients qui le fréquentent plutôt douteux.<br /> Gemma James et sa collaboratrice Melody Talbot, qui viennent d'être mutées à la brigade criminelle de Londres-Sud, sont chargées de l'enquête.<br /> Que venait faire un avocat bien sous tout rapport dans cet hôtel de seconde zone ?<br /> Que venait il chercher ? Avec qui était-il ?<br /> La situation dans laquelle il se trouvait dans son lit laissait penser à des jeux qui avaient mal tournés.<br /> Mais l'enquête va se compliquer, quand une deuxième affaire de meurtre survient avec des similitudes qui vont faire partir l'enquête dans une autre direction.<br /> Du monde de la chanson, au milieu des avocats, en passant par les anciens copains d'école, Gemma et Melody prospectent, aidées par Kincaid et son collaborateur Doug Cullen. L'enquête avance, stagne, puis repart, les vies familiale et professionnelle s'entremêlent, comme dans la vraie vie. Et c'est toujours le même attachement affectif que je retrouve mes deux fins limiers. A quand le suivant ?</p> http://www.lastulu.com/post/L-incendie-du-Crystal-Palace#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/215