de Audur Ava Olafsdöttir

Éditions Zulma 2007

Audur Ava Olafsdöttir est née en 1958 à Reykjavik, en Islande.
Alle a fait des études en histoire de l'art à la Sorbonne à Paris.
Ce séjour dans un pays catholique l'amène à se convertir au catholicisme.
Elle est professeur d'histoire de l'art à l'université d'Islande et directrice du Musée de l'Université d'Islande.
A ce titre elle donne de nombreuses conférences et a organisé plusieurs expositions.
Olafsdottir.jpeg Elle a été lauréate du prix des libraires canadiens en 2011 pour Rosa Candida, paru en 2007, et qui ne sera traduit en français qu'en 2010 aux éditions Zulma, son troisième livre après « Le rouge vif de la rhubarbe » paru en 1998, et « L'embellie » paru en 2004, qui reçoit le prix de la littérature de la ville de Reykjavik.
Le théâtre national islandais a produit sa première pièce de théâtre à l'automne 2011.
Elle a reçu le prix littéraire des jeunes Européens pour son roman « L'exception » paru en 2012 dans son pays.

Arnljötur, jeune homme à peine sorti de l'adolescence, alors que sa mère vient de mourir accidentellement, décide d'exploiter l'héritage que celle-ci lui a laissé, son amour pour la culture des fleurs.
En Islande, rien ne pousse spontanément. Les roches de lave sont un vrai frein à toute culture. Mais cette mère fantasque a réussi à cultiver sous serre des fleur et des fruits, ainsi qu'une rose exceptionnelle à huit pétales, la rosa candida.
Il décide de quitter l'Islande, son père, septuagénaire, son frère jumeau autiste.
Il part pour le continent européen. Après un incident de santé qui le bloque un peu lors de son arrivée, il démarre un vrai périple à travers campagnes, forêts, traverse plusieurs frontières, fait diverses rencontres, et finira par arriver au but de son voyage : dans un monastère situé en haut d'un pic, près d'un petit village perdu.
Il ne connaît pas la langue des quelques rares habitants et moines.
Son projet, accepté par les moines, est de recréer le jardin du monastère, selon des descriptions qu'il a trouvé dans des livres très anciens. Alors qu'il commence à prendre ses marques au monastère et dans le village, arrivent deux personnes qui le ramènent à son passé en Islande, qui troublent l'équilibre fragile qu'il s'était créé, et qui l'oblige à s'ouvrir, à s'humaniser.
L'auteur décrit avec sensibilité et finesse les sentiments d'un homme qui arrive à l'âge adulte, qui se cherche, et qui recherche un sens à sa vie. La relation fusionnelle qu'il avait avec sa mère lui fait tout voir à travers le prisme de ce que cette mère aurait pensé, dit, fait, dans telle ou telle circonstance.
Le vide laissé par le départ précipité et accidentel de sa mère, il pense le combler ou l'oublier en partant loin.
L'auteur nous démontre que nous portons en nous nos forces et nos faiblesses, nos joies et nos peines, et le lieu où l'on vit n'y change rien. Ce qui change tout, ce sont les espoirs, les promesses, les surprises de la vie, l'avenir.
C'est un beau roman, bien écrit, bien rythmé, qui suit le fil de la vie de Arnljötur, un moment de grâce, hors des sentiers battus.