de Anne Wiazemsky

Éditions Gallimard décembre 2011

Nous sommes en 1966, une jeune fille, Anne, va passer son bac. Elle a 19 ans. Elle est mineure. A l'époque, la majorité est à 21 ans. Elle envoie une lettre au cinéaste Jean-Luc Godard, par le biais des Cahiers du Cinéma, pour lui dire qu'elle a beaucoup aimé le film « Masculin, féminin », ainsi que le cinéaste qu'elle imagine derrière ce film. Elle n'en attend aucune réponse. Et pourtant, Jean-Luc Godard sera très sensible à sa lettre, et fera tout ce qui est en son pouvoir pour entrer en contact avec elle, comme si cette lettre avait eu pour effet « d'aimanter » les deux personnes l'une vers l'autre !
Anne_Wiazemsky.jpeg Une folle passion va naître entre cette toute jeune fille de 19 ans et le cinéaste reconnu de 36 ans.
Ce qui ne plaira pas du tout à la mère de la jeune Anne, mais alors pas du tout !
Par contre, son grand-père, François Mauriac, s'en amusera beaucoup , trouvant sa petite-fille pleine de vie et d'énergie.
C'est une histoire racontée avec douceur et légèreté, comme si, avec le recul du temps, tout se nimbait de couleurs pastels, atténuant la rugosité de la vie, pour ne faire qu'une seule trame, celle des souvenirs inoubliables.
C'est un passage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte. Anne Wiazemsky de par ses origines a été amené à côtoyer les milieux littéraire et cinématographique, deux mondes qui l'accompagnent toujours.
Aidée par les souvenirs complémentaires de son frère et d'une amie d'enfance, elle reconstruit et nous restitue ce qu'elle a vécu alors qu'elle n'avait que 19 ans.
A la fois roman et autobiographie, ce livre se lit avec plaisir, légèreté et bonheur, autant d'impressions qui constituent le livre lui-même.
Anne Wiazemsky réussit à nous faire partager et même à nous faire éprouver ce qu'elle ressent à l'évocation d'une période importante de sa vie.
Son écriture est parfaite, en ce sens que jamais elle n'entrave la plaisir de lire, tout coule de source. Elle a un côté simple et musicalement agréable, et du coup elle laisse toute la place à l'histoire elle-même.
Quand le dernier mot est lu, on aurait envie que l'histoire se poursuive, car la fin n'est pas une fin, seulement un arrêt sur image, et l'on aimerait connaître la suite de cet amour fou né entre deux êtres que le hasard d'un tournage d'un film de Bresson a fait se croiser et qu'une lettre a réuni.
Y en aura t il une ?