de José Luis Sampedro

Éditions Métailié Suites Juin 2012

José Luis Sampedro est né en 1917 à Barcelone. Il sera fonctionnaire des douanes, fera ensuite une carrière universitaire, deviendra conseiller du commerce extérieur du gouvernement espagnol, puis sera sénateur en 1977 par décision royale.
Tout au long de ces années, il écrira.
Avec sept romans, il s'est imposé en Espagne comme l'un des grands auteurs contemporains.
« Le sourire étrusque » nous entraîne en Italie.
Le-sourire-etrusque_de_Jose_Luis_Sampedro.jpeg Un fils ramène chez lui à Milan son père malade, vieux paysan calabrais qui n'aime pas la ville.
Sur la route qui l'amène à Milan, les deux hommes s'arrêtent à un Musée, où le fils doit rencontrer un responsable.
Le père, en attendant, visite les lieux. Et là, dans cet endroit improbable pour lui, vieil homme loin de toute culture classique, il tombe en arrêt devant une œuvre sculptée représentant un couple étrusque. Le très beau sourire de la femme le trouble énormément, sans qu'il sache pourquoi.
Ce sera l’élément déclencheur d'un long retour vers un passé enfoui au plus profond de sa mémoire.
A Milan, il va retrouver une belle fille qu'il n'apprécie pas trop, car trop intellectuelle à ses yeux, lui le paysan. Il va découvrir son petit-fils âgé de quelques mois, dont il avait plus ou moins oublié l'existence et qui porte un prénom qui le ramène à des événements qu'il a vécu dans sa jeunesse.
Lui le montagnard paysan brut de décoffrage va s'apercevoir, en côtoyant ce petit enfant si plein d'innocence, et en repensant au sourire de la statut du musée, qu'en lui existaient des sentiments insoupçonnés.
Ce qui est passionnant dans ce récit, c'est que l'éclosion de ces sentiments-là va faire resurgir d'autres émotions, d'autres sensibilités refoulés ou oubliés, éprouvés pour des personnes aujourd'hui disparues ou perdues de vue.
C'est un très bel hymne à la vie, cette vie qui est entrain de fuir pour lui.
C'est aussi un hymne à la passation d'un héritage spirituel et familial.
Et même si par moment l'auteur verse un peu trop dans l'émotion, il n'en reste pas moins que ce récit reste attachant, à l'image de ce sourire de la belle étrusque qui a tant subjugué notre paysan.