de Hans Fallada

Editions Denoël et d'Ailleurs septembre 2010

Hans Fallada est l'une des figures de la littérature allemande du XXième siècle. Né en 1893 et mort en 1947.
Son oeuvre dresse un portrait fidèle de la société d'avant-guerre, de la résistance allemande avec « Seul à Berlin » Denoël 2002, aux ravages de la crise économique « Quoi de neuf, petit homme ? » Denoël 2007.
« Le Buveur » est son troisième roman publié chez Denoël.
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Erwin Sommer est un citoyen estimé dans la petite ville où il vit. Il mène une existence tranquille. Il est l'heureux propriétaire d'un magasin florissant de produits agricoles. Il est marié depuis quinze ans avec Magda, une femme avec il s'entend relativement bien. Ils n'ont pas eu d'enfant. Tout semble donc se dérouler très bien.
Jusqu'au jour où, après une nouvelle petite altercation avec sa femme, il partage avec elle un verre de vin en guise de réconciliation. A partir de là, tout va déraper. Erwin Sommer, l'homme si raisonnable et si impeccable, va sombrer très progressivement et inéluctablement dans l'alcool.
Il aura toujours l'impression de maitrise la situation. Il se sentira toujours sûr de lui. Mais voilà, entre lui et l'alcool, un drôle de rapport va se créer, que rien ne pourra faire changer.
Lui qui était sobre, va boire de plus en plus, lui qui était chaste, va se débaucher de plus en plus.
Hans Fallada décrit la lente descente aux enfers, inexorable et dramatique d'Erwin Sommer.
Même les rencontres que le personnage fait vont montrer l'absence totale de discernement qui va le saisir jusqu'à l'entrainer vers le non retour.
C'est incroyablement raconté, on ne peut qu'être subjugué !
L'accent de ce roman est si vrai que pas un instant on ne voit le côté fictionnel
C'est saisissant et criant de vérité. Il sait créer une atmosphère troublante et inoubliable.
Le style de l'écriture est toujours aussi sobre et percutant.
Après « Seul à Berlin » qui m'avait tant marqué, c'est au tour du deuxième livre de Hans Fallada d'avoir le même effet.