de Joël Dicker

Éditions de Fallois / L’Âge d'Homme, Août 2012

Joël Dicker est né à Genève en 1985. « La vérité sur l'affaire Harry Québert » est son deuxième roman.
Le premier qu'il a écrit : « Les derniers jours de mon père » a reçu le prix des écrivains genevois.
« La vérité sur l'affaire Harry Québert » a a été couronné par le grand prix du roman de l'académie française et le prix Goncourt des lycéens, à l'automne 2012.
Joel_Dicker_2.jpg Intriguée par tant d'éloges et de récompenses, et par des critiques littéraires ou élogieuses ou destructrices, j'ai eu envie de voir de quoi il en retournait !

C'est un livre choral, à plusieurs niveaux.
C'est d'abord l'histoire d'une disparition : celle d'une jeune fille de 15 ans, Nola Kellergan, en août 1975. En 1988, 33 ans plus tard, son corps est retrouvé.
Un jeune écrivain, Marcus Goldman, en panne d'inspiration, se met à enquêter sur cette mystérieuse affaire qui semble impliquer son maître à penser, Harry Québert.
Si Marcus Goldman est devenu un très bon écrivain, il le doit à Harry qui lui a donné, en plus d'une certaine façon de vivre, trente et une règles à respecter pour écrire un bon livre. Marcus Goldman s'en est inspiré pour son premier roman, qui a connu un très grand succès littéraire.
Or ces trente et une règles rythment la structure du roman écrit par Joël Dicker, en font son soubassement ....

Joël Dicker, par l'entremise de Marcus Goldman, nous entraîne dans une folle enquête aux multiples rebondissements, si intenses que le lecteur ne peut jamais reprendre son souffle, si ce n'est cette évasion qu'il nous donne en nous faisant part de ces 31 règles qui viennent chacune leur tour marquer le rythme du livre.
Les chapitres se succèdent, allant sans cesse de 1975 à 1988, de 1988 à 1975, nous amenant dans la petite ville d'Aurora, dans le New Hampshire, parmi une population qui a été plus ou moins mêlée aux événements, nous faisant découvrir progressivement les différents protagonistes, les multiples facettes de chacun, …
Marcus Goldman sera même menacé de mort si il continue de se mêler de l'affaire ….

Joël Dicker prend un malin plaisir à disséquer le système médiatique qui gonfle des événements au coup par coup, la communication des grands éditeurs qui n'hésite pas à lancer un livre comme n'importe quel objet de consommation, une justice qui bafouille, un système policier imparfait … autant de travers de nos sociétés contemporaines …. Sous des airs de simple investigation, c'est à un véritable réquisitoire que se livre Joël Dicker, dans un style simple, direct, sans fioriture, allant à l'essentiel.

665 pages de pur plaisir de lecture !
Et comme l'écrit si bien Joël Dicker/Harry Québert :
« Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui l'ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé » C'est exactement ce que j'ai ressenti …....