de Julian Barnes

Éditions Bibliothèque Étrangère Mercure de France 2013

Julian Barnes, né en Janvier 1946 à Leicester, en Angleterre, est un romancier, nouvelliste, essayiste, et journaliste britannique.
Il publie un premier roman, Metroland (Prix Somerset-Maugham 1980), et un premier roman policier, Duffy, sous le pseudonyme de Dan Kavanagh. Il en publiera six au total.
Il se consacre ensuite entièrement à la création littéraire et publie des romans qui seront traduits en plus de vingt langues.

Dans « La seule histoire », paru en France en 2013, Paul, au début du roman a dix-neuf ans. Il vient de terminer ses études secondaires. En attendant la rentrée universitaire, il doit passer l'été chez lui. Ses parents habitent un quartier surnommé « Le village », quartier composé de maisons individuelles et habité par des « gens biens »
Paul décide de se distraire en s'inscrivant au club de tennis local, même si il n'est pas très doué en tennis. Il n'y connaît personne. Lors d'un match en double mixte, il se retrouve par tirage au sort, en compagnie de Susan, 48 ans, mariée, mère de deux grandes filles.
Susan, contrairement aux autres membres du club, est belle, chaleureuse, pleine d'humour et de réparties, et joue un bon tennis, alors que lui a un jeu médiocre.
Tout de suite, une complicité s'installe entre eux, qui se transformera très vite en amour absolu.
Faisant fi du « quand dira t on », ils multiplient les occasions de se voir, surtout chez elle, malgré la présence d'un mari bougon, sans charme, antipathique, et malgré ses propres parents qui ne voient pas d'un bon œil la nouvelle fréquentation de leur fils unique.
Julian Barnes raconte avec finesse et psychologie cette relation sulfureuse aux yeux de la société, des gens bien pensants, et des familles de Suzan et Paul.
Cet amour hors norme amènera nos deux personnages loin. Suzan, qui redoute tant le vieillissement et l'éloignement de Paul , se tournera vers une certaine folie autodestructrice. Paul, quant à lui, vivra un amour inconsolable et qu'il veut immortel, le marquant à jamais tout le long de sa vie d'adulte, notamment dans ses relations avec les femmes. Tous deux si égoïstes et entiers qu'ils n'éprouvent aucune compassion ou gène vis à vis de leur famille respective.
Julian Barnes ne juge pas. Il nous fait part des nombreuses réflexions, des sentiments profonds, des états d'âme de Paul, avec délicatesse et empathie. C'est un très beau roman écrit avec style, une belle langue propre à cet auteur, et qu'une fois de plus, le traducteur a su si bien rendre.



Mais, laissons à Julian Barnes le dernier mot :
« Un premier amour détermine une vie pour toujours : c’est ce que j’ai découvert au fil des ans. Il n’occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence (…) parfois aussi, un premier amour cautérise le cœur, et tout ce qu’on pourra trouver ensuite, c’est une large cicatrice. »

A découvrir !