de Arnaldur Indridason

Éditions Métailié février 2011





Arnaldur Indridason est né en 1961 à Reykjavik, en Islande.
Diplômé d'histoire, il est journaliste et critique de cinéma.
Il est l'auteur d'une série policière dont le principal personnage est le policier enquêteur Erlandur. Onze livre composent la série dont huit ont été traduits en France comme « La cité des jarres », « La femme en vert », « L'homme du lac »..... , le dernier traduit étant « La rivière noire ».
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Erlendur est un homme marqué par son passé. Alors qu'il était encore enfant, et que son frère et lui accompagnaient leur père dans les landes que commençait à recouvrir un brouillard épais, pour récupérer un troupeau de brebis, son frère à qui il donnait la main, a disparu. Jamais son corps n'a été retrouvé. Sa famille a été très marquée par cette perte. Lui se sent toujours coupable de n'avoir pu garder la main de son frère dans la sienne. Il se sent toujours responsable de sa mort et de sa disparition. Cet échec à avoir perdu son frère et à n'avoir jamais retrouvé son corps, a décidé de l'avenir de Erlendur. Il est devenu commissaire. Lorsque une disparition a lieu, il se fait un point d'honneur à retrouver et à expliquer. Il n'en finit pas d'expier.
Séparé de sa femme, il a une fille devenue toxicomane.

Pour l'auteur, ce qui l'interpelle, c'est la souffrance engendrée par la disparition, quelle qu'elle soit. Il aime revenir en arrière, explorer le passé pour expliquer le présent. Et voir les conséquences sur les vies actuelles, ou pouvoir destructeur, ou pouvoir guérisseur.

Dans « La rivière noire », un jeune homme est trouvé, gisant dans un bain de sang, la gorge tranchée, dans un appartement du centre de Reykjavik.
On découvre dans ses poches un flacon de Rohypnol, appelé la drogue du viol.
Sur les lieux du crime, aucun détail troublant n'apparait, en dehors d'une écharpe de femme retrouvée sous le lit et sentant des épices indiennes, et un tee shirt de femme porté par l'homme mort, où est marqué « Los Angeles ».

Erlendur est absent pour cause de congé de deux semaines. C'est à son adjointe Elinborg qu'est confiée l'enquête, Elinborg apparue à ses côtés dans les précédents romans. (serait-ce un passage du flambeau ?)
Elinborg et l'équipe de Erlendur mènent l'enquête.
Elinborg a une famille, un compagnon mécanicien garagiste, quatre enfants, et nous la voyons se débattre entre les exigences de son métier et les besoins de sa famille.
Arnaldur Indridason sait nous faire partager ce dualisme inextricable et très contemporains, que tout couple connait, lorsque les deux parents travaillent.
L'auteur a l'art et la manière de mener l'enquête au travers de ses personnages, il nous enchante et nous entraine à sa suite.
Le roman « La rivière noire » (ou la part d'ombre qu'il peut y avoir dans chaque être) d'Arnaldur Indridason se dévore, comme pour ceux qui l'ont précédés, Erlendur présent ou pas. Un bon point pour l'auteur !