de Claudie Gallay

Éditions Actes Sud Août 2017

Claudie Gallay est née en 1961 à Bourgoin-Jallieu, en Isère. Elle est l'auteur de plusieurs romans dont « Seule Venise » (2004) que j'ai beaucoup aimé, et « Les déferlantes » (2008) qui l'a fait connaître.

« La beauté des jours » est son dernier livre paru.
Jeanne a la quarantaine. Elle est mariée, a deux filles jumelles qui viennent de quitter la maison pour aller faire des études supérieures à Lyon, et travaille à la poste.
Claudie_Gallay_La_beaute_des_jours.jpeg Quand elle a épousé son mari Rémy, elle était jeune.
Ils sont heureux ensemble, font des projets raisonnables, partent sur les plages de Dunkerque tous les étés, elle a droit à son macaron de parfums différents à chaque fois tous les mardis, apportés par son mari, sa vie est calme.

C'est une femme d'habitudes qui aime aller voir régulièrement, à quelques kilométrés de là, sa famille qui habite à la campagne, ses parents et sa grand-mère, et une de ses sœurs mariée et avec trois filles. Tous les dimanches c'est le rituel du repas de midi chez les parents.
Pour mettre un peu de piments dans sa vie, il lui arrive bien de suivre dans la rue, pendant la pause déjeuner de midi, un sandwich à la main, des inconnus, et de rebrousser chemin, soit parce que la personne suivie entre quelque part, soit parce que l'heure de la reprise du travail approche.

Elle aime aussi beaucoup une artiste plasticienne qu'un professeur lui avait fait découvrir au lycée, Marina Abramovic. Elle l'avait un peu oublié, et elle s'est remise dans sa tête lors de la chute d'un cadre qui la représentait.
Cette artiste recommence à la fasciner, car plusieurs fois dans sa carrière Marina s'est mise en danger lors de « performances », allant jusqu'à risquer la mort, ou s'abîmer la peau .
Il lui arrive de passer de longs moments sur internet pour lire la vie de Marina Abramovic et voir des vidéos où elle se met en scène.
Dans son travail aussi elle aime perturber le train train, en imaginant des façons de faire différentes qui frôlent des limites, qui la font frissonner.
Ses filles parties, la chute du cadre, la rencontre d'un amour de jeunesse dans une personne suivie le midi, vont lui faire réaliser que sa vie manque de fantaisie, qu'elle était peut-être en train de passer à côté de sa vie.
Son mari sent cette transformation et ne le supporte pas. Pour lui, sa femme est tout.
C'est la « crise de la quarantaine ».
A-t-elle le droit de tout remettre en cause ? Doit-elle faire passer son envie de changer avant le bonheur des siens ? Claudie Gallay nous fait vivre les affres, les envies, les espoirs, les doutes de Jeanne.
Elle nous la rend si proche et si familière. On ne peut que partager ses hésitations : partir ou rester, s'accrocher à ce qui est connu, ou aller vers l'aventure.
D'une écriture légère et tendre, l'auteur nous entraîne dans les pas de Jeanne.
C'est un moment de bonheur partagé que de lire « La beauté des jours », de saisir le temps le temps qui passe, le bonheur simple d'aimer, et de côtoyer Jeanne, ses aspirations, ses troubles, ses envies, sa réalité.