de Jean Giono

C'est une nouvelle courte, mais si dense et profonde, qu'elle vaut tous les « pavés »
Il l'a écrite en 1953. Il s'agit de l'histoire d'un berger, Elzéard Bouffier, qui vit dans les Alpes de Haute-Provence, entre Sisteron et Mirabeau, Die, et le Mont Ventoux, dans une région située entre 1200 et 1300 m d'altitude, au début du siècle dernier.
Jean_Giono.jpg Le narrateur raconte comment ses pas l'ont amené à rencontrer ce berger vivant loin de tout, gardant sa trentaine de moutons, et habitant dans une bergerie isolée de toute autre habitation, village ou ville …. un homme économe en parole, mais hospitalier pour le voyageur perdu et déshydraté qu'était le narrateur au moment de la rencontre.
Ce berger rencontré alors jeune homme, passait son temps, alors qu'il confiait son troupeau à la garde de son chien, à arpenter le pays et y planter des graines d'arbres (chênes, bouleaux, hêtres...).
Au fil des rencontres, et sous la main efficace du berger, les décennies passant, le paysage s'est transformé pour devenir ombreux et hospitalier. Et les habitants purent progressivement se réinstaller dans une contrée redevenue hospitalière grâce à la main de Elzéard !

Dans cette très belle histoire, Giono nous parle de la vie dans des contrées rudes, au début du siècle dernier, dans une région belle et très sauvage, et dure pour celui qui y choisit d'y vivre. Thème « avant gardiste » à l'époque, c'est un vrai hymne avant l'heure à l'écologie et au reboisement d'une région pour favoriser la réinstallation de l'Homme dans un coin qui avait tendance à se désertifier. L'histoire est belle, et la sonorité de la langue employée est si mélodieuse, qu'elle nous emporte, nous berce et séduit !
Un pur plaisir de lecture !