de Joyce Maynard

ÉditionsPhilippe Rey Janvier 2011




Joyce Maynard est un auteur femme américaine née en novembre 1953. Elle a grandi dans le New Hampshire. Sa mère, journaliste écrivant dans de nombreuses revues, son père alcoolique, tous deux brillants intellectuellement, l'ont marqué profondément. A 18 ans, elle écrit un article paru dans le New York Times Magazine sur la jeunesse américaine. Son article eut alors un très grand retentissement. Parmi les nombreuses lettres qu'elle a alors reçu, une attire particulièrement son attention. Elle a été écrite par Sallinger, âgé de 53 ans, l'auteur de « L'attrape-cœurs » qui vit en reclus loin de New-York et du monde. Elle n'a pas lu son livre, mais tout de suite, elle est attirée par le ton de sa lettre.
joyce_maynard_1.jpg Très vite, une correspondance s'établit entre eux. Elle rentre dans une université prestigieuse, Yale. Jerry Salinger lui demande de tout abandonner, pour le rejoindre dans son lieu de reclus. Sous le charme de l'écrivain, elle accepte. L'aventure durera onze mois, au bout desquels Salinger la renvoie de chez lui.
Elle continuera à écrire, à publier, à collaborer à des revues. Elle se mariera, aura trois enfants, divorcera. Elle vit aujourd'hui entre la Californie et le Guatemala.

Joyce Maynard, malgré le temps qui passe, se rend compte qu'elle est toujours marquée par sa brève liaison avec Jerry Salinger. Le déclic se fera quand sa propre fille aura 18 ans, l'âge qu'elle avait lorsqu'elle a connu Salinger. Elle décide alors d'écrire sur ces onze mois, afin de pouvoir tourner une page qui est toujours pour elle douloureuse. Elle espère qu'en enquêtant sur cet homme qui a tant compté pour elle, elle pourra se retrouver et peut-être comprendre Jerry Salinger, trouver la clef qui lui manque.
Joyce Maynard parle tout d'abord de sa propre famille, sa mère et son père omniprésents, qui ont fortement marqué sa sœur et elle-même, deux filles que tout a amené à l'écriture. La mère s'est faite connaître en ayant écrit des livres sur l'éducation des enfants, le père est alcoolique, poète et peintre, sa sœur qui écrit aussi.
Et puis c'est la rencontre avec Salinger, alors qu'elle commence des études à l'université de Yale.
Elle abandonne ses études pour lui. Elle part le retrouver dans son antre, dans le New Hampshire. Ils sont isolés de tout. Les parents et les professeurs ne trouvent rien à redire, alors que 35 ans séparent Joyce de Salinger. Mais l'aura du grand écrivain fait avaliser la situation. Au fil des mois, les problèmes se multiplient dans le couple. Le corps de Joyce refuse de céder au maitre. Acupuncture et homéopathie n'y remédieront pas. La vie est ascétique, la nourriture frugale. Salinger aime qu'elle soit filiforme, éthérée. Il ne veut pas qu'elle ait des contacts avec l'extérieur. Une maison d'édition souhaite qu'elle publie une autobiographie, il y est opposé. Elle doit comme lui garder sa pureté en se tenant loin du monde, ne pas répondre à ses sollicitations. Et puis, au bout de onze mois, du jour au lendemain, il la chasse, sans un mot, sans une explication. Elle se sent détruite, marquée à vie.
C'est un beau livre, qui est écrit avec pudeur et douleur, une sorte de thérapie bienfaitrice.
Joyce Maynard écrit elle-même : « ce livre a été pour moi une sorte de commencement ».
Le livre, à sa sortie aux États-Unis, en 1998, a été très attaqué par les gens biens-pensants, car Joyce Maynard osait s'attaquer à un mythe américain, Jerry Salinger, qui avait toujours tout fait pour rester dans l'ombre. Et ce n'est sûrement pas un hasard qu'il n'ait pu être publié en France qu'en janvier 2011.