de Michael Connely

Éditions Calman Lévy Noir



Avril 2019

Michael Connelly est né en 1956 à Philadelphie.
Journaliste, puis chroniqueur judiciaire, il se mettra à l'écriture, et fera paraître son premier livre policier en 1992, « Les égouts de Los Angeles », où l'on découvre son inspecteur fétiche Harry Bosch, inspecteur au LAPD. Il recevra pour ce livre le prix Edgar du meilleur premier roman policier. Il abandonne son métier de journaliste en 1994, et se consacrera à l'écriture.
Connely 30.jpg Il sort depuis en moyenne un livre par an, et parfois ajoute dans ses narrations un demi frère de Harry Bosch, avocat défendant ceux qui avaient passé la ligne rouge.
En avril 2018, c'est encore Harry Bosch qui est de service, bien qu'à moitié retraité, dans «  Sur un mauvais adieu ».

Cette année, Michael Connely crée un nouveau personnage.
C'est Renée Ballard, inspecteur femme, la trentaine, qui amène du « sang neuf » en remplaçant un Harry Bosch usé et désabusé.

Reléguée au quart de nuit du commissariat de Hollywood pour avoir failli au respect hiérarchique, Renée Ballard est condamnée à travailler la nuit. (Elle a accusé son supérieur hiérarchique de harcèlement sexuel, mais son coéquipier de l'époque n'avait pas voulu témoigner au dernier moment, la laissant sans preuve devant ses allégations).
Elle est appelée lorsque des délits sont commis la nuit, doit faire les premières constatations puis passer les dossiers aux équipes de jour.
Mais c'est mal la connaître ! que de laisser en plan une affaire qui l'intéresse.
C'est ainsi qu'une nuit elle tombe sur deux affaires qu'elle refusera d'abandonner, malgré les ordres qui lui ont été donnés.
un prostitué transgenre est retrouvé tabassé et laissé pour mort sur un parking une jeune femme femme est tuée lors d'une fusillade dans un night club, victime collatérale d'une tuerie qui a fait en tout cinq morts : un homme chargé de la sécurité, trois clients assis à la table du tireur et elle, serveuse.

Vraie tête brûlée, à l'image de son prédécesseur, et malgré le refus de coopérer de son coéquipier qui a choisi de travailler de nuit pour pouvoir s'occuper le jour de sa femme malade, Renée Ballard assure ses quarts de nuit et n'hésite pas à enquêter seule de jour de son côté.

Michael Connely aime bien les personnages un peu en marge, marqués par la vie, qui ne s'en laissent pas conter, un peu seuls contre tous, trouvant parfois de bonnes âmes prêtes à les aider, mais toujours dans certaines limites, parfois en souvenir d'un service ancien rendu, et qui ne peuvent montrer le meilleur d'eux-mêmes que dans l'adversité.

L'auteur aime bien aussi égrener les rebondissements qui égarent le lecteur et le tiennent en haleine.
C'est simple, efficace, très « tendu ».
Il a l'art et la manière pour décrire la noirceur humaine qui existe chez certains, l’ambiguïté, la complexité des êtres, des situations, de la société en général.
Il réussit fort bien dans ce nouveau roman à rassembler tous ces ingrédients.

Souhaitons à Michael Connely qu'il fasse faire un aussi long parcours à Renée Ballard qu'à Harry Bosch qui nous aura tenu en haleine pendant vingt sept ans.