D’ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds
de Jon Kalman Stefansson

Éditions Folio Poche Décembre 2016

A la mesure de l'univers
de Jon Kalman Stefansson

Éditions Folio Poche Août 2018

Jon Kalman Stefansson est né à Reykjavik en 1963.
A la sortie du collège, il exerce divers métiers comme pêcheur, maçon ….
Stefansson 1.jpeg De 1981 à 1986 il entreprend des études en littérature à l'Université, tout en donnant des cours dans différentes écoles, écrit pour des journaux. Il vit ensuite quelques temps à Copenhague, puis revient en Islande où il s'occupe d'une bibliothèque jusqu'en 2000. En 1997, il publie son premier roman. Il est l'auteur d'une trilogie ( « Entre ciel et terre » 2007, « La tristesse des anges » 2009, « Cœur de l'homme » 2011) qui l'impose comme l'un des écrivains les plus importants de son pays.
Il publie en 2013 « D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds », paru en France en 2015, suivi de « A la mesure de l'univers ».

Au travers de trois générations l'auteur brosse le portrait de son pays, l'Islande : sauvage, âpre et nostalgique.
Stefansson 2.jpg Ari est un éditeur exilé un certain temps au Danemark, pour avoir voulu fuir une situation qu'il ne savait comment régler, marqué par la disparition de sa mère alors qu'il n'était encore qu'un enfant.
Oddur, son grand-père, a été un capitaine courageux mais despotique, qui en a fait voir à sa famille.
Sa grand-mère Margret, à la sensualité rare, quant à elle, a lutté pour se construire une vie contre vents et marées.
Son père, leur fils, Jakob, est toujours fuyant et absent aux yeux d'Ari, ce qui l'a profondément marqué.

Quand Ari reviendra en Islande, c'est parce que son père se meurt, aux dires de la deuxième femme de ce dernier, elle lui conseille de faire la paix avec lui avant qu'il ne disparaisse.
A Keflavik, il retrouve le passé. Chaque rue traversée, chaque maison aperçue, le bord de mer entravé pour des histoires de droit de pêche, la présence d'une base militaire américaine toujours là, des personnes croisées, tout est là pour le ramener à ses souvenirs qu'il a voulu fuir.
Arrivera t il à temps à parler et à pardonner à celui qui n'a jamais su communiquer avec lui ?

L'auteur se joue du présent et du passé, jongle avec les dates et les lieux, dans les deux livres. Il faut au début s'accrocher car les noms islandais ne sont pas faciles à retenir. Mais en les côtoyant au fil des pages, on finit par s'y retrouver. J'aime bien cette façon non chronologique de raconter, c'est comme dans la vraie vie, où l'on peut passer dans sa tête d'un sujet à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre. Ce sont des livres à la fois descriptifs, profonds et poétiques, qui nous donnent une très belle approche de ce qu'est l'Islande, et de ce que sont ses habitants.

« La vie naît par les mots et la mort habite le silence.C'est pourquoi il nous faut continuer d'écrire, de conter, de marmonner des vers de poésie et des jurons, ainsi nous maintiendrons la faucheuse à distance, quelques instants . »

A lire, vraiment ! Incontournables !