L'as-tu lu ? - Mot-clé - Winckler "Que ce partage littéraire vous entraîne à ma suite et vous fasse apprécier ou découvrir de nouveaux livres, ceux que j'ai aimé!" Andrée Laporte-Daube 2023-06-28T12:35:35+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:99f739630097cd9959297a3ff06d8794 Dotclear En souvenir d'André urn:md5:5d284d88c8c68ddad527a7698fad1e0e 2014-11-19T09:24:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Romans français Winckler <h3>de Martin Winckler<br /></h3> <h4>Éditions Folio février 2014<br /></h4> <p>Martin Winckler est né en 1955 à Alger. Il a fait ses études de médecine à Tours entre 1973 et 1982. Écrivain et médecin, (il a notamment écrit « La maladie de Sachs » en 1998), il a une vie trop fournie pour que je m'étende ici sur le sujet.<br /> Il est actuellement installé à Montréal où il vit avec sa famille.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Martin_Winckler_s.jpg" alt="Martin_Winckler.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Martin_Winckler.jpg, nov. 2014" /></p> <p>« En souvenir d'André » est paru en 2012 chez P.O.L, et en poche en 2014.<br /> Le narrateur travaille dans un hôpital, à l'Unité de la douleur.<br /> Il est formé à soulager les malades, à manier « les antalgiques mineurs et la morphine ».<br /> Il a appris sur le tas « à analyser les douleurs chroniques, à identifier l'origine des douleurs projetées, à apprivoiser les douleurs fantômes ». Mais au bout de quelques années de pratique, il s'est aperçu que tout son savoir et ses acquisitions au jour le jour ont leur limite, et qu'il fallait peut-être qu'il aille plus loin, sans encore trop savoir vers quoi.<br /> Le début du déclic s'est produit lorsqu'une malade qui n'en avait plus pour longtemps, lui a demandé à pouvoir rentrer chez elle pour mourir auprès des siens, ce qui ne se faisait pas à l'époque et qu'il a autorisé.<br /> Au fil du temps, il s'est rendu compte que même en soignant les douleurs physiques ou morales, chez certains des patients, cela ne suffisait pas. Le vide de la vie de grand malade, l'absence des autres, pouvaient être un plus grand enfer que la douleur elle-même. Alors il a permis l'usage du libre arbitre en donnant les moyens, mais sans intervenir directement lui-même sur la fin.<br /> Les médecins pendant longtemps considéraient que « sauver la vie, c'était leur blason, donner la mort, un privilège de leur caste. » Lui a voulu progressivement qu'il en soit autrement.<br /> Cela a commencé par sa rencontre avec André, médecin lui-même, et qui lui a demandé de l'assister, car gravement malade et sans espoir de s'en sortir.<br /> Puis son numéro de portable a circulé, d'autres cas se sont présentés....<br /> Ce livre, plus proche de l'essai que du roman, mais dont le côté romancé rend plus acceptable la rudesse du sujet, aborde des problématiques essentielles, qui font grands débats aujourd'hui : le droit à décider pour un malade sans possible rémission, d'abréger sa vie, de mettre un terme à des souffrances sans fin, et le droit de se faire aider pour y parvenir.<br /></p> <p>Martin Winckler aborde le sujet sans tabou et avec mesure, développant les divers argumentaires avec justesse et mûres réflexions, par le biais d'un roman remarquablement construit, dont le dernier chapitre surprend.<br /> C'est un roman plein de délicatesse et d'amour du prochain.<br /> A lire.</p>