L'as-tu lu ? - Mot-clé - Vila-Matas "Que ce partage littéraire vous entraîne à ma suite et vous fasse apprécier ou découvrir de nouveaux livres, ceux que j'ai aimé!" Andrée Laporte-Daube 2023-06-28T12:35:35+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:99f739630097cd9959297a3ff06d8794 Dotclear Le voyage vertical urn:md5:db05d38fbfc5cddd46bdc9a5e6ea4e1d 2011-09-22T14:56:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers Vila-Matas <h3>de Enrique Vila-Matas<br /></h3> <h4>Éditions Christian Bourgois février 2002<br /></h4> <p>Enrique Vila-Matas, romancier et essayiste espagnol, est né en 1948 à Barcelone.<br /> A 18 ans il est embauché comme rédacteur dans une revue de cinéma espagnole pour laquelle il réalise parfois de fausses interviews. En 1973 il publie son premier livre « La lecture assassine ». De 1974 à 1976 il loue une chambre de bonne à Paris à Marguerite Duras. Ce passage à Paris lui inspirera trente ans plus tard « Paris ne finit jamais ». De retour à Barcelone en 1976, il se consacre à l'écriture tout en restant chroniqueur dans divers journaux catalans. Auteur de nombreux romans et essais, il a reçu plusieurs fois des prix, dont le prix Herralede de Novela en 2002 et le prix Médicis étranger en 2003 pour « Le mal de Montano ». « Le voyage vertical », première approche pour moi de cet auteur, a été distingué deux fois en recevant le prix Romulo Gallego, plus haute récompense littéraire d'Amérique latine, et le prix Ciudad de Barcelone.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.vila-matas_3_s.jpg" alt="vila-matas_3.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="vila-matas_3.jpg, sept. 2011" /> Enrique Vila-Matas nous entraine dans les pas de Federico Mayol, parlementaire catalan à la retraite, et fondateur d'une compagnie d'assurances. A 70 ans, sa femme décide de le chasser de leur chez eux et de sa vie, pour, dit-elle, se retrouver, ce qu'elle n'a jamais eu l'occasion de faire, s'étant dévouée corps et âme à son mari toute sa vie d'adulte.<br /> D'abord incrédule, puis désemparé, Federico Mayol finit par décider que, quelle que soit la façon dont il considère les faits, il lui fallait prendre les choses du bon côté. Il pense que le mieux pour lui, c'est de faire un « voyage vertical », qui va lui permettre de se retrouver : en partant géographiquement et en s'évadant de son moi actuel.<br /> C'est un roman d'apprentissage pour un homme que les évènements historiques avaient déjà eu l'occasion de profondément façonner, sans ménagement. En effet, la guerre civile ayant mis un terme à ses études, il avait dû se bâtir une situation professionnelle et sociale à la force du poignée. Il pensait donc, ayant toujours beaucoup travaillé, que la retraite serait en quelque sorte sa phase de repos. Ses nouvelles perspectives sont à reconsidérer de fond en comble.<br /> Partir géographiquement en quittant Barcelone, partir de lui-même en remontant dans le temps, en revisitant des épisodes de sa vie, en en tirant des leçons, et en se mettant à apprendre, ce qu'il n'a jamais eu le temps de faire.<br /> Dans un style « Écriture/pensées », le narrateur-auteur, mêlant ses propres considérations à celles de son personnage, nous entraine dans un tourbillon de phrases telles qu'elles peuvent se former dans notre cerveau en éveil. C'est foisonnant et teinté tout à la fois d'humour, d'ironie, de désespoir. Les aventures vécues par Federico Mayol sont pleines de rebondissements et d'imprévus, tels qu'il n'a jamais eu l'occasion de les vivre. Il fait ce qu'il n'a jamais eu l'opportunité de faire. Il règle ses comptes avec les siens.<br /> J'avoue que ce genre de littérature me fascine, m'entraine, me happe, met l'accent sur l'existentiel, correspond à quelque chose de profond en moi, un vrai bonheur de lecture, et qui me donne l'envie de lire d'autres romans de l'auteur.<br /></p> <p>«La vie puise dans l’écriture et les livres s’inspirent de la réalité.» Enrique Vila-Matas<br /> Le Nouvel Observateur septembre 2004</p>