L'as-tu lu ? - Mot-clé - Francisco Sionil José "Que ce partage littéraire vous entraîne à ma suite et vous fasse apprécier ou découvrir de nouveaux livres, ceux que j'ai aimé!" Andrée Laporte-Daube 2023-06-28T12:35:35+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:99f739630097cd9959297a3ff06d8794 Dotclear José Samson urn:md5:1e0d63dd930e7b45167c91ad29633fd8 2013-09-29T21:58:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers Francisco Sionil José <h3>de Francisco Sionil José<br /></h3> <h4>Éditions Fayard Mai 2007<br /></h4> <p>Francisco Sionil José, né en 1924, est un écrivain philippin, romancier, essayiste, anthologiste, poète et nouvelliste. Il est l'auteur de quelques recueils de nouvelles et d'une dizaine de romans, dont la Saga des Rosales, qui se compose de cinq romans : « Po on », « A l'ombre du balete », « Mon frère, mon bourreau », « Les prétendants », et « José Samson », qui clôt la série.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/9782213627090.jpg" alt="9782213627090.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="9782213627090.jpg, mai 2013" /></p> <p>Avec « PO-On », Francisco Sionil José faisait partir la Saga des Rosales à la fin du XIXème siècle, alors que s'achevait la domination espagnole.<br /> Dans le cinquième et dernier volume de la série, l'auteur nous raconte l'histoire de l'arrière-petit-fils du pionnier Istak, paysan lettré qui conduisit toute une population d'un village du Nord au Sud de l'île de Luzon, dans l'espoir d'améliorer leurs situation économique. José, alias Pepe, le dernier de la lignée, après une enfance démunie de tout mais heureuse auprès de sa mère célibataire (le père étant un cousin, la filiation avait été soigneusement caché par la mère), quitte le hameau natal pour rejoindre Manille et s'inscrire à l'Université, tout en étant logé chez des parents très pauvres dans un quartier déshérité.<br /> Bientôt il trouve une protection et une petite aide financière chez un prêtre établi dans dans l'un des grands bidonvilles de la capitale, Tondo, en échange de menus services.<br /> Nous sommes alors dans les années 70, sous la dictature de Ferdinand Marcos.<br /> C'est une période de tensions et de violences sociales pendant laquelle José, qui vit parfois de trafics de drogue, fait son éducation sentimentale, sexuelle, et surtout politique, au côté de son grand ami Toto.<br /> Terreur, compromission, complots, révoltes diverses, rêves de liberté, tout cela se mélange dans un cocktail au bord de l'explosion, avec toujours l'espoir en filigrane que le juste et le meilleur l'emportent sur la médiocrité, la violence, l'argent, la corruption<br />. Ce roman est un vibrant hommage à la jeunesse philippine. Il finit sur les notes d'espoir suivantes :<br /> « Marcos, jettes les jeunes en prison, jettes-y tous ceux qui refusent ton oligarchie.<br /> Emprisonne-nous, torture-nous, en agissant ainsi, tu ne feras que grossir nos rangs pitoyables et nous aguerrir face à la dure réalité, si bien que nous renaîtrons des flammes consumés, blessés, mais, par Dieu, infiniment plus résolus et plus forts <br /></p> <p>« La Saga des Rosales » est une grande fresque historique, économique, politique, sociale, humaine d'un pays, les Philippines, vue au travers de plusieurs générations d'une même famille. Francisco Sionil José arrive à nous faire aimer son pays et à nous donner envie d'y aller.<br /> C'est à lire !</p> Les prétendants urn:md5:9ec70035f6cf470e829f0945810b58b6 2013-04-09T18:01:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Romans étrangers Francisco Sionil José <h3>de Francisco Sionil José<br /></h3> <h4>Éditions Fayard octobre 2004<br /></h4> <p>Francisco Sionil José est un auteur philippin, né en 1924 à Rosales.<br /> Il a publié plusieurs recueils de nouvelles et des romans, dont la grande saga de Rosales. Lauréat de nombreux prix, il a été fait docteur honoris causa de trois grandes universités de Manille, et ses livres sont traduits en vint-quatre langues.<br /></p> <p>Le livre que je présente aujourd'hui « Les prétendants » est le quatrième tome de la saga.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Francisco_Sionil_Jose_2_m.jpg" alt="Francisco_Sionil_Jose_2.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Francisco_Sionil_Jose_2.jpg, mai 2013" /> Antonio Samson (Tony), jeune philippin d'origine modeste, a réussi, à force d'abnégation, de courage et d'intelligence, et grâce à sa sœur qui l'a aidé financièrement, à faire des études universitaires d'abord à Manille, puis aux États-Unis. Il se destine, de retour chez lui, à faire une brillante carrière universitaire, gage d'une liberté à laquelle il a de tout temps aspiré.<br /> Mais aux États-Unis il fait la connaissance d'une jeune philippine d'origine très aisée, Carmen, avec qui il vit une vie libre et intense. De retour aux Philippines, le poids de la tradition et les blocages de la société vont complètement bouleverser les plans qu'il avait établis auparavant.<br /> Il se marie avec Carmen, est chargé par son beau-père des relations publiques au sein de l'entreprise familiale, se laisse prendre progressivement au jeu de la vie facile et du compromis.<br /> Il en oubliera sa famille, ses amis d'origine, ses idéaux, ses aspirations de jeune homme.<br /> Et les vains efforts qu'il fera pour retourner vers ses origines échoueront, aggravant son mal être.<br /> « Face au matérialisme, à la décadence et à la corruption de la haute société philippine » qu'il constate au fond de lui-même, et qui le mine, Tony choisira la seule solution qui lui semblera être dans la lignée des hommes courageux qu'ont été son père et son grand-père (voir les tomes précédents de la saga).<br /> Les « prétendants » sont aux yeux des nantis philippins, tous ces intellectuels qui font campagne pour donner la terre aux métayers, ignorants et ne sachant pas comment cultiver les terres, aux dépens des riches qui eux savent, et possèdent à raison (p 318). Ce que symbolisait au départ le personnage de Tony.<br /> Dans ce livre, F.Sionil José dépeint avec justesse et finesse la société philippine. Il nous décrit le rôle pernicieux des capitalistes étrangers (japonais, chinois, américains, …) qui font mains basses sur les richesses du pays, aidés par les possédants philippins qui y trouvent leur compte par le biais des commissions, dans un système économique de pays en voie de développement.<br /> La saga des Rosales, au travers de plusieurs générations, nous décrit bien l'évolution historique des Philippines.<br /> C'est une série de romans attachante qui nous fait découvrir un pays que l'on connaît assez peu, pour nous occidentaux : un vrai plaisir de découvertes à la fois sociologique, historique, politique, économique.<br /> Un cinquième et dernier tome déjà paru m'attend et vous attend !</p>