L'as-tu lu ? - Biographies "Que ce partage littéraire vous entraîne à ma suite et vous fasse apprécier ou découvrir de nouveaux livres, ceux que j'ai aimé!" Andrée Laporte-Daube 2023-06-28T12:35:35+02:00 Andrée Laporte-Daube urn:md5:99f739630097cd9959297a3ff06d8794 Dotclear Histoire d'un allemand urn:md5:143df75d982e915d72d783de7e9b9ede 2019-04-19T20:25:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies <h3>de Sebastian Haffner<br /></h3> <h4>Éditions Babel Septembre 2004<br /></h4> <p>Le journaliste allemand Sebastian Haffner a tenu pendant toute la montée du nazisme en Allemagne, dans les années 1920-1930, une chronique écrite sur les changements qui peu à peu sont survenus dans son pays.<br /> De confession protestante, il n'était pas menacé à priori par le nouveau régime. Mais il a toujours eu dans son cursus scolaire et universitaire des amis juifs très proches.<br /> Il n'a jamais supporté le traitement qui leur était réservé.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Haffner_1_s.jpg" alt="Haffner 1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Haffner 1.jpg, mar. 2019" /> Il a tenu contre vents et marées et malgré les menaces qui pesaient sur lui à cause de ses positions, à rester vivre en Allemagne jusqu’en 1938, date à laquelle c'était devenu trop dangereux pour lui de rester dans son pays . Il a émigré en Angleterre.<br /></p> <p>Ses écrits retracent, de l'intérieur du pays, comment progressivement les nazis sont arrivés à imposer leur pouvoir, leurs idées, comment ils ont gangrené peu à peu toute la société.<br /> Même lui, pour continuer à poursuivre ses études de magistrat et les finaliser, pour faire plaisir à son père, a dû faire comme si …. il était d'accord. Il a tout fait pour aider ses amis juifs, il s'est choisi une petite amie juive....<br /> C'est un récit précis, descriptif, de l'éclosion du nazisme, de ses funestes conséquences, de l'étouffement progressif d'un système sur l'individu quel qu'il soit. La douleur et le mal être sont sous-jacents et constants.<br /></p> <p>Sebastian Haffner n'a pas réussi à faire publier son texte pendant son exil en Angleterre, malgré des efforts en ce sens.<br /> Après la guerre, revenu dans son pays, l'auteur l'a mis de côté, oublié.<br /> Il a été redécouvert après sa mort et publié en 2000 en Allemagne.<br /> « Histoire d'un allemand » est à la fois une belle œuvre littéraire, un témoignage vécu d'une époque difficile, et une pièce importante à ajouter à la compréhension des événements qui ont marqué le milieu du XXème siècle en Europe.<br /> En ce début du XXIème siècle, où tout est contesté, remis en cause, ce livre est indispensable.</p> http://www.lastulu.com/post/Histoire-d-un-allemand2#comment-form http://www.lastulu.com/feed/atom/comments/233 Le Lambeau urn:md5:bf6d3e0942490e1b60231da70b8f7055 2018-08-27T17:12:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies Lançon <h3>de Philippe Lançon<br /></h3> <h4>Éditions Gallimard Avril 2018<br /></h4> <p>7 Janvier 2015 : journée qui aurait dû rester ordinaire.<br /> Comme d'habitude, un lundi matin, Philippe Lançon se lève, se prépare, sort dans la rue, prend son vélo, s'arrête pour s'acheter et boire un yaourt, hésite à aller à Libé ou à Charlie, deux journaux pour lesquels il travaille en tant que journaliste, puis finalement décide de commencer par Charlie.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Le_Lambeau__Philippe_Lancon_s.jpg" alt="Le_Lambeau__Philippe_Lancon.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_Lambeau__Philippe_Lancon.jpg, août 2018" /> Le comité de rédaction est déjà réuni. Il s'assoie et s'associe aux discussions. Notamment, il est question du livre de Houellebecq « Soumissions ».<br /> Ils sont deux à l'avoir lu et à y trouver de l'intérêt. Les autres ne l'ont pas lu mais sont contre...<br /> Et puis, tout à coup,des bruits inhabituels dans le couloir qui mène là où ils sont tous réunis, bruits qui se rapprochent, une silhouette noire apparaît, des crépitements, un instinct de survie, Philippe Lançon se retrouve allongé par terre, ça tire au dessus de lui, il ne ressent rien, seulement, tout à coup, sous ses yeux, la cervelle de l'économiste Bernard Maris qui s'échappe de la boite crânienne …. et lui aura le bas du visage éclaté, emporté ….. l'enfer sur terre.<br /> Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Riss …. les morts semblaient danser comme chez Matisse …. des minutes qui paraissent une éternité.<br /> Les premiers témoins, les premiers secours, l'arrachement à ce lieu détruit, les premiers soins, l'ambulance, l'hôpital Pitié-Salpêtrière ….<br /> Philippe Lançon va commencer à vivre un long parcours du combattant, entre les mains de chirurgien(e)s, d'infirmer(e)s, d'aide-soignants …..<br /> une reconstruction si longue et douloureuse pour une « gueule cassée », complètement cassée, dont il faut entièrement refaire la mâchoire du bas qui n'existe plus, emportée par une balle envoyée par le terroriste.<br /> Philippe Lançon retrace, deux ans après cette année terrible, le long combat de reconstruction physique et morale, qu'il a dû assumer, porté, aidé par sa famille, ses ami(e)s, le personnel de l'hôpital, puis du Val de Grâce, mais aussi aidé par une force intérieure, une volonté supérieure au délabrement physique qui s'en est suivi, ne pouvant pas s'alimenter normalement, s'aidant de la musique (Bach), des livres (Kafka, Proust).<br /> Dans une belle langue, claire, concise, sans fioriture, il décrit sa vie d'après attentant d'une façon telle que la lectrice que j'ai été a, à plusieurs reprises, été complètement bouleversée, émue, troublée …<br /> Le livre s'arrête au moment où , ayant commencé à reprendre du poil de la bête, il part à New-York rejoindre Gabriela, sa compagne, et là, coup de fil d'un ami français vivant à New-York, il apprend qu'un nouveau grave attentat a été commis à Paris, nous sommes alors le 13 novembre 2015. Un choc, « un décollement de conscience » comme le mentionne Philippe Lançon, qui le fait replonger dans l'enfer vécu quelques mois plus tôt.<br /></p> <p>C'est fou ce qu'il faut de ressources pour faire face aux horreurs consécutives à un attentat provoqué par des idées : dans le cas présent, visant des personnes appartenant à un journal satyrique, ayant eu le tort pour certains, le courage ou l'envie pour d'autres, de pouvoir et vouloir rire de tout et librement.<br /> Dans quel monde vivons-nous pour en être arrivé là ?<br /> Certains l'ont payé de leurs vies, les autres doivent continuer à vivre avec les absents, éclopés à vie, moralement, physiquement.<br /> C'est une vraie plongée en abîme, dans l’intimité d'une victime, ce n'est pas du voyeurisme, c'est de l’empathie, de la compassion, le désir de partager une épreuve subie, de dire moi lectrice, je suis là pour alléger, si tant est que ce soit possible, la peine, la douleur, les souffrances que l'écrivain a subi et qu'il a décrit, en partage, comme une libération, une thérapie.<br /> C'est un livre qui ne s'oublie pas, que je n'oublierai pas.</p> Tokyo vice urn:md5:350fc9b05a4c86119241644c7094dd61 2018-02-07T17:06:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Biographies Adelstein <h3>de Jake Adelstein<br /></h3> <h4>Éditions Sélection Meilleurs Polars Points<br /></h4> <h5>Octobre 2017<br /></h5> <p>Comme le mentionne la quatrième de couverture, « Une fascinante plongée dans les bas-fonds de la société japonaise ».<br /></p> <p>Jake Adelstein est un journaliste de nationalité américaine.<br /> Pour une fois je ne présenterai pas l'auteur, car l'histoire qu'il raconte est sa propre histoire.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/Jake_Adelstein.jpg" alt="Jake_Adelstein.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jake_Adelstein.jpg, fév. 2018" /> Cet américain a voulu faire ses études supérieures au Japon, et lorsqu'il est entré dans la vie active, il a souhaité intégrer un journal japonais.<br /> Ce qui ne se faisait pas du tout au Japon, tous les journalistes des journaux japonais étaient japonais.<br /> Il a dû donc faire le forcing pour arriver à ses fins.<br /> Et pour montrer à ses employeurs qu'ils n'avaient pas eu tort de lui faire confiance, il s'est mis en tête de prouver par tous les moyens qu'il était à la hauteur.<br /></p> <p>Ce qui l'a amené à donner toujours priorité aux intérêts de son journal, le Yomiuri Shinbun, par rapport à sa vie personnelle.<br /> Bien que marié à une japonaise, il pouvait s'absenter de chez lui plusieurs jours, disparaître puis reparaître, en fonction de ses enquêtes. Même lorsque ses deux enfants sont nés, il a continué.<br /> Pour corser son histoire, il a décidé de couvrir un secteur particulièrement à risques, celui du trafic d'êtres humains et du crime organisé, pour affirmer son assise dans le journal, et parce qu'il trouvait révoltant les situations faites à ces êtres humains. Cela signifiait également qu'il s'attaquait directement à la mafia japonaise, les terribles « yakusas ».<br /></p> <p>A la suite de toutes ses enquêtes et malgré les conseils qui lui sont prodigués autour de lui, (collègues, policiers), d'arrêter avant qu'il ne soit trop tard, non seulement, il continuera à enquêter, il se retrouvera menacé de mort terrible, mais il mettra aussi en grand danger sa propre famille(femme et enfants), et certains de ses informateurs.<br /> Lui et sa famille devront être protégés pendant plusieurs années par le FBI.<br /> Il devra même se payer un garde du corps professionnel.<br /> La parution de son livre a été d'ailleurs faite pour que, ayant raconté ce qui s'était passé, les yakusas ne puissent plus l'attaquer.<br /></p> <p>C'est peu de résumer son histoire. C'est comme si je ne vous avais rien dit.<br /> Cela vaut la peine de lire le livre, qui nous fait découvrir une facette bien cachée de la société japonaise contemporaine. Véritable polar documentaire haletant de bout en bout, ce livre vous tiendra sous pression de la première à la dernière page.</p> Deux petits pas sur le sable mouillé urn:md5:20b41177fee5213d43b6d82d2a899db3 2017-04-05T17:09:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies <h3>de Anne-Dauphine Julliand<br /></h3> <h4>Éditions de Poche « J'ai lu » Décembre 2016<br /></h4> <p>Anne-Dauphine Julliand est née à Paris en novembre 1973.<br /> Elle a étudié le journalisme, puis a écrit, d'abord dans la presse quotidienne puis dans la presse immobilière. En Juillet 2000, elle se marie et a quatre enfants, Thaïs, Arthur, Gaspard et Azylis.<br /> Ses deux filles Thaïs et Azylis se retrouvent atteinte d'une maladie orpheline, la leucodystrophie métachromatique, une forme rare de maladie lysosomale.<br /></p> <p>La maladie de Thaïs est découverte alors que l'enfant n'a que deux ans. Anne-Dauphine et son mari apprennent que leur fille ne vivra pas longtemps, que son système neurovégétatif va être peu à peu atteint et qu'elle perdra progressivement l'usage de la marche, de la tenue assise, de la parole, de la vue, de l’ouïe … jusqu'à l'issue fatale.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Anne_Dauphine_julliand_2_s.jpg" alt="Anne_Dauphine_julliand_2.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Anne_Dauphine_julliand_2.jpg, avr. 2017" /> Elle est enceinte de sa deuxième fille. Gaspard son aîné âgé de cinq ans, n'est pas atteint. Cette mère courageuse va faire face à l'annonce de cette terrible nouvelle de la maladie de Thaïs, tout en poursuivant une grossesse point d'interrogation. En effet, son mari et elle sont porteurs sains des gènes coupables. Il y a donc 25% de malchance que sa deuxième fille soit atteinte.<br /> Anne-Dauphine Julliand raconte avec des mots simples, justes, ce que la vie devient, si injuste et si cruelle, pour elle et les siens. Le combat mené pour lutter contre la maladie de Thaïs, la naissance d'Azylis, la découverte dès les premiers jours qu'elle aussi est atteinte, la greffe tentée pour enrayer dans le meilleur des cas la maladie, sinon pour ralentir sa maladie . Dans « Deux petits pas sur le sable mouillé », l'auteur raconte avec pudeur ses espoirs, ses craintes, ses hauts et ses bas, l'amour très profond qui l'unit à son mari, la solidarité incroyable que le couple trouve autour d'eux, famille, nounou et ami(e)s, qui se relaient pour leur apporter aide et présence, le soutien du milieu médical, aussi bien le milieu hospitalier que le personnel médical qui vient à domicile.<br /> Elle dit cet amour pour la vie et cette joie profonde qui habite sa petite fille Thaïs, qui ne voit pas la mort comme un événement épouvantable, mais comme un fait de la vie.<br /> Face à ce départ lent et aux douleurs terribles qui l'accompagne, la mère qu'elle est passera des moments très difficiles, et c'est Thaïs qui par son attitude lui apportera joie et apaisement.<br /> C'est un livre témoignage bouleversant et une vraie leçon de vie<br />. Et comme il y est écrit : «  il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut pas ajouter de jours à la vie »<br /> C'est l'un des derniers livres lus qui m'aura le plus marqué.<br /> J'ai été amené à le lire, après avoir vu « Et les mistrals gagnants », film documentaire réalisé par Anne-Dauphine Julliand, et sorti en salle le 1er février 2017.<br /></p> <p>Voici ce qu'elle dit :</p> <blockquote><p>« J'ai d'abord écrit un livre .. ; A travers le parcours de ma fille Thaïs … j'ai réalisé qu'une belle vie ne se mesurait pas au nombre d'années. A travers son parcours et sa manière de vivre, j'ai un peu découvert mon âme d'enfant et réappris à me soucier seulement de ce qui se passe dans l'instant. Ma fille n'avait rien d’extraordinaire, elle était juste une enfant face à une situation difficile, qui avait appris à la gérer, et cela ne l'avait pas empêché d'aimer la vie. Je me suis dit qu'il fallait alors le montrer autrement, et surtout laisser la parole aux enfants. C'est ainsi qu'est née l'idée d'un documentaire qui était pour moi le seul moyen de leur rendre la parole.<br /> Avec une infinie pudeur, sans pathos ni angélisme, nous avons donc décidé de donner la parole exclusivement à des enfants. Des enfants qui continuent à rire, jouer, se disputer, rêver. A aimer la vie et l'aimer même si … Et qui nous invitent, nous adultes, à vivre comme eux l'instant présent. C'est alors dans cette juste proximité, en nous mettant à leur hauteur, au sens propre comme au sens figuré, que l'on recueille leur parole, comme le plus précieux des cadeaux. »<br /></p></blockquote> <p>Ambre, Charles, Camille, Imad, Tugdual : ils ont entre six et neuf ans, ils nous entraînent dans leur sillage, avec leur joie de vivre, leurs mots bien à eux, leur entrain, à la façon de tous les enfants ….<br /> C'est un film bouleversant à voir, et qui m'a donné l'envie d'aller plus loin en lisant le livre d'Anne-Delphine Julliand.</p> Le tunnel aux pigeons urn:md5:2b19c47333b7ca642d63d8e3db5c7543 2017-02-02T15:06:00+00:00 Andrée Laporte-Daube Biographies <h3>Histoires de ma vie<br /></h3> <h3>de John Le Carré<br /></h3> <h4>Éditions du Seuil Octobre 2016<br /></h4> <h5>Version numérique, 338 pages<br /><br /></h5> <p>John Le Carré, de son vrai nom David Cornwell, est un romancier britannique né en octobre 1931 à Pool.<br /> Mais on ne présente plus John Le Carré et tous ses succès en librairie, comme :<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.John_Le_Carre_s.jpg" alt="John_Le_Carre.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="John_Le_Carre.jpg, nov. 2016" /> L'espion qui venait du froid (1963), Le miroir aux espions (1965), La Taupe (1974), Les gens de Smiley (1980), La petite fille au tambour (1983), La Maison Russie (1989), Single et Single (1999), La constance du jardinier (2001), Le chant de la mission (2007) …..<br /></p> <p>Dans son dernier livre paru à l'automne 2016, John Le Carré se retourne sur son passé, d'abord dans une très belle préface émouvante où il se dévoile en partie, puis dans une série de textes qui rassemble des anecdotes vraies racontées de mémoire, mais comme John Le Carré le dit lui-même, «La mémoire peut-elle être objective ? » et il le met en doute, alors parfois il se tourne vers certains de ses articles écrits aux époques concernées et en reprend tout ou partie pour mieux étayer ses souvenirs.<br /></p> <p>Ce n'est pas un résumé de sa vie, mais une succession d’événements qui lui sont venus tels quels, en mémoire, au grand automne de sa vie.<br /> De la guerre froide à la chute du mur de Berlin, des grandes crises internationales aux champs de bataille, du milieu cinématographique aux plateaux de télévision, de ses vallées alpines suisses à son pays de naissance, en trente huit «phases», tout se déroule page après page, et nous fait découvrir les «coulisses» de ses livres, la complexité d'un homme, ce qui l'a formé (absence de mère dès l'âge de 5 ans, père fantasque et escroc, études en Suisse, en Allemagne, et à Oxford, carrière diplomatique et d'espionnage … , ce qui l'a passionné (l'humain, rien que l'humain face aux monde politique, économique, aux intérêts stratégiques ...), et en bout de bout, ce qu'il est aujourd'hui à 84 ans, avec un passé si riche, et un présent si présent, et où l'amour de l'écriture ne s'est pas émoussé et est toujours pour lui le but de sa vie.<br /> Une belle leçon de vie qu'il est bon de connaître aux jours d'aujourd'hui !<br /> Un plaisir de lecture</p> Journal d'un corps urn:md5:391df8976e35a493b77492fd63c8e5df 2014-09-04T08:58:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies Pennac <h3>de Daniel Pennac<br /></h3> <h4>Éditions Folio, Janvier 2014<br /></h4> <pre></pre> <p>Daniel Pennac est né en 1944 à Casablanca, au Maroc, quatrième d'une tribu de garçons. Son père est militaire. C'est lui qui lui donnera le goût de la lecture.<br /> Il fait des études de lettres, qui le mèneront à l'enseignement.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/.Pennac_2_s.jpg" alt="Pennac_2.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pennac_2.jpeg, juil. 2016" /></p> <p>Son premier livre écrit en 1973 après son service militaire s'attaque aux grands mythes constituant l'essentiel du service national : égalité, virilité, maturité.<br /> En 1985, il publie « Au bonheur des ogres », premier volet de la saga de la tribu des Malaussène, saga qui connaîtra un très grand succès.<br /> Mes trois enfants ont beaucoup aimé dans leur jeunesse.<br /> Il a aussi écrit des essais, des livres en collaboration avec le photographe Robert Doisneau...<br /></p> <p>« Journal d'un corps » retrace partiellement la vie du narrateur, de l'âge de 12 ans, 11 mois et 18 jours, lundi 28 septembre 1936, au vendredi 29 octobre 2010, à l'âge de 87 ans et 19 jours, soit quelques jours avant sa mort, avec quelques interruptions. Ce n'est pas pour raconter ses pensées, ses émois, sa vie de tous les jours … Non, il s'agit pour lui de prendre des notes sur les diverses manifestation physiques de son corps.<br /> De la découverte de la sexualité, de l'épanouissement progressif du corps jusqu'à l'atteinte d'une certaine plénitude qu'est la découverte de l'Amour et de l'âme sœur, puis de la lente désagrégation du corps, et de ses diverses fonctions, au fur et à mesure de l'avancée en âge, l'auteur nous brosse un tableau de la vie d'un homme ordinaire, avec ses plaisirs et ses douleurs, ses transformations, ses pulsions les plus intimes, sans tabou et sans pudibonderie.<br /> Il nous le livre tel quel, à la manière d'un scientifique qui passerait au crible son sujet d'études.<br /> Rien n'échappe à son sens aiguë de l'observation, il expose et s'expose. Il s'interroge sur ce lien troublant qui existe entre soi-même, personne, et ce corps qui l'habite. C'est étonnant et plein de justesse. Le narrateur met sur le papier tout ce qu'il a l'occasion de traverser, expérience à la fois unique, puisqu'il s'agit de sa propre personne, mais avec un côté universel, puisque le terrain étudié concerne l'espèce humaine masculine. Le lecteur devrait s'y retrouver, la lectrice devrait découvrir ou voir confirmer ses impressions et sensations ..... le narrateur ne mentionne-t-il pas à un moment donné :<br /> «  En retour, j'aimerai lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère ….. » : mesdames, à vos plumes …..<br /> Humour, émotions, dérisions ….. tels sont les moyens utilisés par l'auteur pour notre plus grand bonheur.<br /> Un vrai plaisir de lecture à ne pas bouder, en ces temps de morosité ambiante !</p> Marie Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIème siècle urn:md5:f03032976a030efcdb6accf3a63352f5 2011-05-13T08:26:00+01:00 Andrée Laporte-Daube Biographies Marie Olympe de Gouges <h2>de Olivier Blanc<br /></h2> <h3>Éditions René Vienet novembre 2003<br /></h3> <p>Olivier Blanc est né en 1951 à Montivilliers. Il est historien et conférencier français.<br /></p> <p>Il a fait ses études à la faculté de droit du Havre, puis à la faculté des lettres de l'université de Rouen. Ancien journaliste, il a consacré dès 1977 ses recherches à l'étude d'archives du XVIIIème siècle, particulièrement de la Révolution française.<br /></p> <pre></pre> <p>Son premier ouvrage important est une bibliographie de Marie Olympe de Gouges parue en 1981 et rééditée en 2003.<br /><img src="http://www.lastulu.com/public/41V0HJ5TT6L._SL500_AA300_.jpg" alt="41V0HJ5TT6L._SL500_AA300_.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="41V0HJ5TT6L._SL500_AA300_.jpg, mai 2011" /></p> <p>La bibliographie d'Olivier Blanc participe à l'entreprise de réhabilitation d'une personnalité remarquable, Marie Olympe de Gouges, femme libre dans sa vie, écrivain, journaliste, auteur de pièces de théâtre portant sur des sujets de société ou d'actualité politique, d'une grande quantité d'écrits politiques, d'un conte oriental et de plusieurs romans, révolutionnaire qui a donné ses lettres de noblesse à l'engagement politique féminin, militante de l'abolition de l'esclavage à une époque où cela était mal vu, et proche des girondins, ce qui la fit désignée comme coupable et donc victime de la Terreur.<br /></p> <pre></pre> <p>Je résume en un paragraphe ce que Olivier Blanc écrit en un livre, lui qui écrira dans un article du Monde Diplomatique les phrases suivantes : « Venue de son Quercy natal, née à Montauban en 1748, Marie Gouze était veuve à 20 ans lorsque, par un hasard de circonstances et aussi parce que ses ambitions n'étaient pas médiocres, elle fut reçue dans la société artistique et intellectuelle du Paris des lumières. Elle s'y fit connaître sous le nom de Olympe de Gouges, y rencontrant des écrivains, des philosophes, des scientifiques, des mécènes et collectionneurs, des femmes d'esprit, des artistes et principalement des comédiens. Le théâtre fut en effet sa passion, et dès 1778, elle s'y consacra entièrement comme auteur dramatique. »<br /></p> <p>Ceci, pour montrer les nombreux et multiples talents possédés par cette femme hors du commun e tombée aux oubliettes de l'Histoire, féministe avant l'heure, anti- esclavagiste, et libre penseuse.<br /></p> <pre></pre> <p>Cette biographie exhaustive et complétée de nombreuses photos et documents d'époques, se lit à la façon d'un livre d'aventures, au travers des combats menés et des rencontres faites par Marie Olympe de Gouges.<br /></p> <pre></pre> <p>C'est une très belle réhabilitation que nous livre Olivier Blanc, avec son « Marie Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIème siècle » parue aux Éditions Venet en novembre 2003 : je vous invite à le lire, en mémoire d'une très grande dame de l'époque révolutionnaire.</p>